Cette alimentation peut endommager votre ADN et augmenter le risque de cancer
Une étude récente révèle comment une alimentation riche en graisses et en sucres peut endommager l’ADN, augmentant ainsi le risque de cancer du foie chez les patients atteints de stéatose hépatique. Ces découvertes pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Les chercheurs de l’Université de Californie à San Diego ont exploré les mécanismes sous-jacents à la progression de la stéatose hépatique vers le cancer. Leur travail, publié dans Nature, met en lumière le rôle crucial des dommages à l’ADN dans ce processus. Cette recherche souligne également l’impact significatif de l’alimentation sur la santé cellulaire et le risque de cancer.
Au cours des deux dernières décennies, l’incidence du carcinome hépatocellulaire (CHC), la forme la plus courante de cancer du foie, a augmenté de 25 à 30%. Cette hausse est en partie attribuée à la prévalence croissante de la stéatose hépatique, affectant un quart des adultes américains. Environ 20% de ces patients développent une forme plus sévère, la stéatohépatite métabolique (SHM), qui augmente considérablement le risque de CHC.
Les scientifiques ont utilisé des modèles murins et des échantillons de tissus humains pour démontrer que les régimes riches en graisses et en sucres provoquent des dommages à l’ADN dans les cellules hépatiques. Ces cellules entrent alors en sénescence, un état où elles ne peuvent plus se diviser mais restent métaboliquement actives. Cette sénescence est normalement une réponse protectrice, mais dans le cas du foie, elle peut paradoxalement favoriser le développement du cancer.
Les résultats suggèrent que les cellules hépatiques endommagées survivent parfois à la sénescence et peuvent redevenir prolifératives, augmentant ainsi le risque de cancer. Cette découverte ouvre des perspectives pour le développement de nouveaux traitements visant à prévenir ou réparer les dommages à l’ADN, offrant un espoir pour les patients atteints de SHM.
En plus de ces implications thérapeutiques, l’étude apporte un éclairage nouveau sur la relation entre vieillissement et cancer. Elle révèle comment des mécanismes moléculaires similaires pourraient être à l’œuvre dans divers types de cancers, soulignant l’importance de la recherche sur la sénescence cellulaire.
Enfin, cette recherche met en avant les effets délétères d’une mauvaise alimentation sur le métabolisme cellulaire. Elle pourrait ainsi contribuer à renforcer les messages de santé publique concernant les risques associés à la stéatose hépatique et à l’obésité, en montrant que les choix alimentaires ont un impact profond sur notre santé à long terme.
Qu’est-ce que la sénescence cellulaire ?
La sénescence cellulaire est un état dans lequel les cellules arrêtent de se diviser en réponse à des dommages ou à un stress. Ce mécanisme est généralement considéré comme une protection contre le cancer, empêchant les cellules endommagées de proliférer.
Cependant, dans certains cas, comme dans les cellules hépatiques étudiées, la sénescence peut ne pas être suffisante pour empêcher le développement du cancer. Les cellules sénescentes restent métaboliquement actives et peuvent parfois échapper à ce mécanisme de contrôle, conduisant à une prolifération cancéreuse.
Cette découverte souligne la complexité des mécanismes de défense cellulaires et ouvre des perspectives pour de nouvelles approches thérapeutiques visant à renforcer ou à contourner la sénescence dans le traitement du cancer.
Comment l’alimentation influence-t-elle le risque de cancer ?
L’alimentation joue un rôle crucial dans la santé cellulaire et le risque de cancer. Une alimentation riche en graisses et en sucres peut provoquer des dommages à l’ADN, augmentant ainsi le risque de mutations cancéreuses.
Dans le cas de la stéatose hépatique, ces dommages peuvent conduire à une inflammation et à une fibrose du foie, augmentant encore le risque de cancer. Les chercheurs ont montré que ces régimes alimentaires peuvent entraîner une sénescence des cellules hépatiques, qui, bien que destinée à protéger, peut paradoxalement favoriser le cancer.
Ces résultats mettent en lumière l’importance d’une alimentation équilibrée pour préserver la santé cellulaire et réduire le risque de maladies chroniques, y compris le cancer.
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