C’est vendredi. C’est jour de repos en Égypte. Jour de football aussi. (La chronique de Fernand Dédeh)
Abidjan, 28-6-2019 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Le match Côte d’Ivoire-Maroc ne pouvait mieux tomber. Les supporters ivoiriens et marocains ne seront pas les seuls dans les tribunes…
Côte d’Ivoire-Maroc, un derby…
Les entraîneurs des deux équipes ont un discours policé et une communication maîtrisée autour de ce match. Chacun cache son jeu et choisit de montrer du respect pour l’autre. Hervé Renard parle de la Côte d’Ivoire avec un brin d’émotion, la gorge nouée, manquant de peu d’écraser une larme. «Excusez-moi, je choisis mes mots pour ne pas dire de bêtise…». La Côte d’Ivoire fait partie de lui. Il a écrit une belle page de sa carrière à Abidjan. Il est conscient de l’intérêt ou même de l’amour-fusion des Ivoiriens pour lui.
«Tout le monde sait que la Côte d’Ivoire commence difficilement la compétition. En 2015, personne ne pensait que nous aurions atteint la finale. Deux matches nuls d’entrée, menés au score face à la Guinée, Gervinho est expulsé, nous remontons le score à 10. Cela crée une dynamique…». Nostalgique. Quelqu’un a dit «meilleure manière d’endormir les Ivoiriens».
Kamara Ibrahima évoque le respect pour le Maroc aussi et pour celui dont il a été l’adjoint en 2015.
«Nous n’avons pas attendu ce match là pour savoir que le Maroc est une équipe forte. Mais Hervé Renard a qualifié son équipe. J’ai qualifié la mienne».
Un contentieux à vider
Le football est entré en crise par le Maroc. Deux défaites consécutives des Éléphants face aux Lions de l’Atlas en 2017 ont réveillé les vieux démons. Le contexte a aujourd’hui changé. L’équipe ivoirienne est redevenue sereine, stable. Elle a appris à gagner. Les jeunes athlètes ont repris confiance. Les vestiaires sont plutôt bien gérés. Kamara Ibrahim l’exprime mieux «Je ne m’occupe pas de l’équipe du Maroc. Je m’occupe de la mienne. Les joueurs sont des compétiteurs. Ils savent que les matches de la CAN sont différents de ceux des championnats européens».
Aucun entraîneur n’a révélé sa stratégie, discours politiquement correct sur les horaires des matches qui pénalisent forcément le jeu. Mais dans l’esprit de l’un et de l’autre, la musique est en place. Pour Hervé Renard, gagner de nouveau la Côte d’Ivoire pour conforter sa position de «bête noire» des Ivoiriens. Pour Kamara Ibrahim et ses joueurs, gagner le Maroc pour laver l’affront de 2017 et briser le signe marocain qui s’installe. Le match est prévu à 17 h TU au stade Al Salam du Caire.
Vendredi 28 Juin 2019
TUNISIE 🆚 MALI à 14h30 à Suez [groupe E]
MAROC 🆚 COTE D’IVOIRE à 17h au Caire [groupe D]
AFRIQUE DU SUD 🆚 NAMIBIE à 20h au Caire [groupe D]
Ma CAN: Attention, Madagascar arrive
Personne ne pariait sûrement sur cette équipe malgache. Et pourtant, c’est elle qui fait sensation. En deux matches, elle a gagné les cœurs des sportifs africains et même réussi sa coupe d’Afrique. La Guinée d’abord (2-2) puis le Burundi (1-0). Quatre points en deux matches sur six possibles, c’est historique pour les novices venus de l’île.
Par contre, le Sénégal, la grosse promesse du football africain a bien déçu. Aspiré tactiquement par l’Algérie, les Lions ont beaucoup couru (93 km) pour finalement, rien. L’équipe a failli collectivement. Le but algérien, est un modèle du genre à enseigner dans les écoles de foot. Sortie de zone, vitesse d’exécution, décalage, retrait long plein axe et hors des 18 m, frappe limpide et cadrée. Action d’école!
Ils étaient bien déçus, les dirigeants du football sénégalais à la fin du match «l’équipe est sans âme. Elle manque d’identité de jeu». Le sélectionneur Aliou Cissé va en prendre pour son grade!
Le Kenya de son côté a réussi une remontée spectaculaire pour finir par s’imposer face à la Tanzanie (3-2).
Cette CAN à 24, dans la fournaise égyptienne n’a pas fini de livrer tous ses secrets…
Par Fernand Dédeh
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