Contribution

Candidatures de Banny, Essy, KKB et Koua à la candidature du PDCI/ Le décryptage d’André Silver Konan


André Silver Konan, Journaliste-écrivain (Ph:Dr)

André Silver Konan, Journaliste-écrivain (Ph:Dr)

Même si l’Appel de Daoukro semble n’avoir pas été entendu par au moins quatre cadres du PDCI, je confirme qu’Alassane Ouattara sera bel et bien le candidat du PDCI et du RHDP à la présidentielle de 2015. Mon décryptage.

Je pense que Koua Brou Paul n’ira pas jusqu’au bout. Depuis 2000, il est toujours le premier au PDCI, à annoncer sa candidature, mais à l’arrivée, il n’y va jamais. J’ai l’impression que face à l’éfficacité politique de son ambition, il préfère plutôt le battage médiatique autour de son nom.

Charles Konan Banny qui vient de déposer sa candidature à la candidature du PDCI, ira jusqu’à la convention, mais il y sera battu, parce qu’il a toujours fonctionné en dehors du parti, surtout qu’il n’a pas un bilan flatteur à défendre.

Essy Amara ira jusqu’au bout, parce que sa candidature a été suscitée par des militants à la base, unis par leur anti-bédiéisme. Mais il ne sera pas le candidat du PDCI parce qu’il n’a pas le soutien du gros de la troupe d’électeurs : les secrétaires de section, dont il n’a pas participé aux récentes élections (une élection se prépare en amont, non en aval) et les membres des commisssons techniques qu’il n’a pas “parrainés”.La trop longue absence de ce cadre brillant, sur le terrain de l’action au PDCI, va jouer en sa défaveur.

Kouadio Konan Bertin, comme au congrès, sera battu à la convention, parce qu’il n’a pas changé et ceux qui lui ont fait mordre la poussière avec son score lamentable, n’ont pas aussi changé. Par contre, à la différence des autres candidats à la candidature du PDCI, il maintiendra la sienne en tant que candidat indépendant, pour affronter Alassane Ouattara, dans les urnes en 2015. Et bien sûr, il sera encore battu.Parce que d’une part, son objectif n’est pas forcément de gagner, mais de marquer le coup en 2015 et prendre une option sur l’avenir. Et d’autre part, il n’aura pas le suffrage des pro-Gbagbo, comme il l’espère naïvement.

« Au stade actuel des choses, je ne vois pas encore de candidat sérieux contre Ouattara en 2015, même pas Mamadou Koulibaly, qui a mordu la poussière dans une élection locale à Koumassi. Seul le candidat du FPI porté par l’ex-majorité présidentielle (auxquels s’ajouteraient des déçus du PDCI et ceux qui estiment au RDR que leur parti les a oubliés), auraît pu l’inquiéter. Or je l’ai dit, et je le réaffirme: le candidat du FPI en 2015, sera Laurent Gbagbo. Problème. La candidature de ce dernier qui sera détenu à cette date, à la CPI ; sera rejetée, pour la même raison que la candidature de Bédié, alors en exil à Paris, a été rejetée en 2000. Les trois médecins assermentés: une disposition qui avait été subtilement introduite dans la constitution, par des pro-Gbagbo qui contrôlaient alors la sous-commission chargée de la constitution, en 2000 et qui apprendront à leurs dépens, qu’une loi doit être…impersonnelle. »

A moins que Ouattara prenne l’article 48 pour autoriser exceptionnellement toutes les candidatures non “conventionnelles”, comme Gbagbo l’a fait en 2010. Mais si le statu quo demeure (je signale qu’un bicéphalisme se profile au FPI avec d’un côté Affi N’Guessan le président légitime, qui sera peut-être suspendu par le Comité de contrôle, et de l’autre côté Sangaré Aboudrahamane, le premier vice-président qui sera désigné président par intérim), je ne vois pas encore ce qui contraindrait Ouattara à le faire. Qui vivra verra !

André Silver Konan, Journaliste-écrivain

Commentaires

commentaires