Burkina: garder une trace de «l’insurrection» au cœur de la capitale
Au Burkina Faso, un comité d’initiative composé de magistrats, journalistes, cinéaste, artiste musicien, juriste et chercheurs souhaitent la construction d’un complexe intégrant un musée et un Parlement sur le site de l’ancienne Assemblée nationale incendiée au cours de l’insurrection populaire d’octobre. Les initiateurs entendent constituer ainsi un lieu de « mémoire de l’insurrection populaire » pour les générations futures et de « mise en garde contre d’éventuelles errances anti-démocratiques ». Et une quête sera lancée pour lever des fonds pour le projet.
Selon ces initiateurs, ce projet vise à constituer la mémoire de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et à promouvoir un nouvel ordre démocratique au Burkina Faso. « Ce musée dans notre rêve, c’est d’abord qu’il y ait une œuvre architecturale qui puisse soutenir et conserver les façades du siège actuel du Parlement assiégé, explique l’économiste Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, mais on veut un complexe intégré, de sorte que le nouveau Parlement soit construit juste à côté et que les députés d’aujourd’hui, de demain et de plus tard, voient ça comme étant une sorte de vestige de cette insurrection. »
Selon les instigateurs du projet, l’érection du musée sera financée par une quête populaire alors que les gouvernants et les institutions publiques financeront le nouveau siège du Parlement.
Un « effort de tous »
« Pour le nouvel hémicycle, nous pensons qu’il faut un effort de tous et notamment des dirigeants, détaille le docteur Luc Marius Ibriga, président du comité d’initiative. Il faut que l’exemple vienne d’en haut. En réduisant le train de vie de l’Etat, on aura la possibilité de réunir des sommes qui pourront servir à la construction de cet hémicycle. »
Selon ce comité d’initiative, l’effort national de refondation doit être porté et supporté par tous, avec au premier chef, les dirigeants.