Burkina Faso : des associations alertent contre le risque de déstabilisation
Au Burkina Faso, le Rassemblement patriotique contre la déstabilisation du pays a organisé, ce dimanche, à Ouagadougou, un grand meeting pour dénoncer les nombreux appels à la libération des prisonniers incarcérés dans le cadre de l’enquête sur le coup d’Etat de septembre 2015 et l’appel au retour de l’ancien président Blaise Compaoré.
Pour les animateurs du Rassemblement, toutes ces actions sont des manœuvres pour déstabiliser le pays.Ces organisations de la société civile disent interpeller le gouvernement burkinabè sur les manœuvres de certains dignitaires de l’ancien régime en vue de déstabiliser le pays.
Au nombre de ces actions, les appels à la libération des généraux Diendéré et Bassolé, et les appels au retour de Blaise Compaoré.« Même si vous êtes aveugle, vous sentez qu’au Burkina Faso il se passe des choses anormales, estime Dick Marcus, le coordonnateur du Rassemblement patriotique contre la déstabilisation du Burkina.
Parce que nous avons chassé des gens qui ont fait 27 ans au pouvoir et de toute évidence ces gens étaient habitués à un certain nombre de choses, ils ne se seront pas prêts aussi à se laisser faire. Donc c’est pour cela que nous appelons la population du Burkina Faso de façon générale, d’être aussi le pied de bataille parce que nous savons que ce qui est en train de se tramer ne sera pas facile ».
Les responsables de la dizaine d’organisations de la société civile ne sont pas opposés au retour de l’ancien président. Pour eux, Blaise Compaoré doit rentrer et se présenter devant la justice.« Le retour de Blaise, au contraire c’est une bonne chose pour nous parce que nous avons soif de savoir qui a tué Sankara qui a tué Norbert Zongo et Lingani Jean-Baptiste, etc.
Toutes les tueries qui ont eu lieu depuis 1987 et jusqu’à aujourd’hui, nous avons soif de savoir qui est derrière. C’est lui aujourd’hui qui a à faire à la justice et répondre devant la justice de ce qu’il a fait », ajoute Dick Marcus.Même si elles n’ont pas participé à ce rassemblement, des organisations comme le Balai citoyen se disent également surprises de ce regain d’activisme des partisans du régime de Blaise Compaoré, mais elles restent sereines quant à la suite de la procédure judiciaire.
RFI