Burkina Faso / 15 octobre 1987-15 octobre 2014 : Il y a 27 ans Thomas Sankara était assassiné
A la surprise générale, la nouvelle s’est répandue, le jeudi 15 octobre 1987 comme une traînée de poudre à travers Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Thomas Sankara venait d’être assassiné par des soldats para-commando, alors qu’il présidait une réunion du Cnr (Conseil national de la révolution) au siège du Conseil de l’entente.
27 années après son assassinat, la lumière n’a pas encore été faite sur les conditions qui ont entraîné cette tragédie. Pis, aucun commanditaire n’a encore été inquiété pour son implication directe ou indirecte dans la disparition de celui qui avait suscité assez d’espoir au sein de la jeunesse africaine par ses positions sur les grandes questions contemporaines.
Le rêve placé dans ce jeune officier de 38 ans venait ainsi de se briser. Ses prémonitions concernant les rumeurs de l’imminence d’un coup d’Etat militaire, des jours bien avant, ont fini par se justifier après son décès.
En effet, pour répondre à ces rumeurs de coup d’Etat contre son régime, Thomas Sankara avait prévenu en ces termes : « Le jour que vous entendrez que Blaise Compaoré prépare un coup d’Etat contre moi, ce n’est pas la peine de me prévenir. Car, ce serait trop tard ».
Un digne fils de l’Afrique
Après avoir passé quatre années seulement au pouvoir, ses successeurs dressent un bilan très positif de son passage à la tête de l’Etat. Ils restent convaincus de ce que Thomas Sankara a réussi à insuffler le sentiment de fierté à son peuple.
Ainsi, quelques mois seulement après son arrivée au pouvoir en 1983, il est invité au sommet franco-africain de Vittel. A sa descente d’avion, il refuse de tendre la main à Guy Penne, le Conseiller de François Mitterrand venu l’accueillir. Protestant ainsi contre le manque de considération à un Chef d’Etat africain.
27 années après, les Burkinabès gardent de Thomas Sankara, l’image d’un homme intègre qui a contribué à faire changer les mentalités de ses concitoyens et donner de la dignité à son pays. Mais bien plus, un idéal qui défie le temps. D’autant que plusieurs formations politiques du Burkina Faso s’en réclament.
Idrissa Konaté
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