Bruits de bottes : Que cache cette énième mutinerie dans les casernes de l’intérieur #Militaires
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 06-01-2017) La Côte d’Ivoire serait-elle en train de plonger dans un cercle vicieux avec une forte puanteur revendicatrice ? Cela a tout du moins l’air avec une mutinerie déclenchée à Bouaké, ancien fief de la rébellion armée. Selon les informations en notre possession, au petit matin du vendredi 06 janvier 2017, les corridors Nord et Sud de la ville ont été bloqués.
Mieux, des tirs nourris ont été entendus ponctués d’expéditions des mutins dans plusieurs commissariats d’où des armes lourdes ont été emportées. La préfecture de police située en plein cœur de Bouaké n’a pas été épargnée. Au niveau du commissariat de Dar-Es-Salam, un véhicule de police a été emporté. Au centre des revendications des mutins, le paiement de 5 millions Fcfa plus une villa, objets d’une promesse faite à eux.
Pendant ce temps, les chefs des grands commandements convoquaient une réunion de crise au 3e Bataillon. Au cours de la journée, les villes de Korhogo et Daloa enregistraient des mutineries avec en toile de fond, la même revendication. Joint au téléphone, un habitant de Daloa que nous taisons volontairement le nom, indique que les tirs ont été entendus au sein du 2e Bataillon à partir de 9 heures, ce jour.
Pour éviter de subir les mêmes sorts que ceux de Bouaké, les commissariats de la ville sont restés clos. Selon notre interlocuteur, les populations restaient chez elles par mesure de prudence. A Korhogo, selon notre correspondant sur place, c’est le même décor. Seulement, dans la capitale du Poro, les hostilités ont débuté à 10h45, avec à la clef, des véhicules de civils réquisitionnés.
En attendant le dénouement de la situation, c’est la peur totale dans les différentes villes où ces mutineries ont été signalées. Si jusqu’à présent les civils ne sont pas pris pour cibles, il est à craindre que la situation ne dégénère sur toute l’étendue du territoire. Pour l’heure, il serait intéressant que les autorités militaires arrêtent de ruser et dire enfin, celui qui a fait les promesses dont les exécutions causent problème. Cela contribuerait certainement à faire baisser le ton au niveau des 8400 sergents actuellement sur pied de guerre.
Idrissa Konaté