Bouaké/Remous sociaux dans le système éducatif : Le laxisme et l’immobilisme du gouvernement dénoncés
Bouaké le 24-02-2017 (lepointsur.com) Face aux remous sociaux observés ces dernières semaines dans le système éducatif, la ministre Kandia Camara, en charge de l’Education nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a dépêché le jeudi 23 février 2017, des membres de son cabinet pour éteindre le » feu » à Bouaké.
La rencontre qui a eu pour cadre la salle du palais de carnaval de Bouaké a réuni plusieurs syndicats d’enseignants, des autorités administratives, coutumières ainsi que des parents d’élèves. Une rencontre dite de vérité au regard du contexte socioéducatif à savoir le boycott des cours de mercredis, les grèves généralisées des fonctionnaires et celles des élèves pour réclamer des congés de Saint- Valentin.
Après le passage en revue de tous ces points, les émissaires de Kandia Camara ont été unanimes sur l’avenir non moins périlleux de l’école ivoirienne.
Il ressort en effet, du diagnostic de Abraham Pongathie Sanogo, Dren Bouaké 1 que le système éducatif est confronté à 4 difficultés majeures.Notamment des démissions des adultes dans l’accompagnement de leurs enfants, des enseignants eux- mêmes dans le suivi de leurs apprenants, la négligence des autorités de la vie scolaire, enfin un véritable problème de gouvernance de la part des autorités.
Sur ce dernier point, le communicateur du jour a relevé le laxisme et l’immobilisme du gouvernement dans ses prises de décisions en faveur d’une bonne marche de l’école ivoirienne.
» Nous ne sommes pas proactifs ou encore réactifs pour éviter que nos écoles subissent pareilles situations » regrette le représentant de Kandia Camara. Tirant pour sa part , les leçons d’un tel diagnostic, le chef de délégation , Kourouma Ibrahima ,Inspecteur général ,coordonnateur général de l’inspection générale au sein dudit ministère a lancé un message d’apaisement et a appelé tous les acteurs du système éducatif à une reprise effective des cours pour préserver les acquis et les efforts du gouvernement dans sa marche vers une école de qualité respectant les normes internationales .
» L’heure est grave, Bouaké risque de ne plus avoir d’avenir face au tableau sombre qu’il présente avec ces grèves et autres violences en cours dans ses écoles. Si on laisse la crise s’installer à l’école, nous même n’allons plus exister…Toutes ces pratiques qui ont cours dans nos établissements ne sont pas nobles. Évitons la violence à l’école. Essayons d’échapper à des attitudes qui prennent l’école en otage. Commençons à exécuter les recommandations du système éducatif : rejoignons les salles de classes » s’est-il adressé aux syndicats d’enseignants.
Aussi en appelle-t-il à une plus grande responsabilité des autorités locales,des chefs traditionnels et des parents d’élèves pour la résolution de cette crise.
L’inspecteur général, coordonnateur général de l’inspection générale était accompagné du directeur des Lycées et Collèges,du coordonnateur des Coges.
Cette rencontre s’est soldée par des échanges entre la délégation du MEN, les syndicats et les parents d’élèves.Dans une ambiance surchauffée, aucun sujet tabou n’a été épargné. Les enseignants ont voulu comprendre l’intérêt des différentes réformes telles que souhaitée par leur tutelle.Une réforme qui fâche une partie de la classe enseignante et semble par ailleurs,être la cause des multiples remous dans le système éducatif.
Simon Debamela, correspondant
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