ECHOS DES REGIONS

Bouaké/Prise d’otage du ministre Donwahi : Le récit d’une journée qui a failli tourner au drame


Abidjan 08-01-2017 (lepointsur.com) Les négociations entre les mutins et leur ministre de tutelle, Alain Richard Donwahi, ministre délégué auprès du Président de la République  chargé de la Défense ont failli tourner au drame le samedi 7 janvier à la résidence du Sous- préfet central de Bouaké.

Comment en est-on arrivé à un tel revirement de situation, là où certains signaux indiquaient qu’un accord avait été trouvé entre les deux parties? D’autant que la déclaration du ministre relative aux conclusions des échanges était de bon augure?

Quelques minutes avant de s’adresser à la presse nationale et internationale, le patron de la défense ivoirienne reçoit un coup de fil depuis Abidjan, du  président de république. Nul doute que des consignes pour rassurer les mutins quant à sa volonté de trouver une suite favorable à leurs différentes revendications.

Après la déclaration du ministre effectuée en 2 minutes, ce fut le tour des différents porte-paroles des mutins de donner des assurances sur la levée de leur mot  d’ordre de débrayage.

« Les barrages seront levés  mais progressivement. Les particuliers et autres services dont des véhicules ont été réquisitionnés lors de ces mouvements d’humeur pourront passer dès demain (dimanche 8 janvier 2017) dans les casernes, principalement à la préfecture de police munis des pièces justificatives desdits véhicules pour les récupérer » ont-ils promis.

Il n’en fallait pas plus, pour que  des mutins marquent leur désapprobation. Cela, malgré l’assurance faite par le chef de l’État de prendre toutes leurs revendications en compte. «Nous voulons une date précise de l’exécution de nos revendications », lâche un représentant des mutins ayant pris part aux discussions. Visiblement remonté, ce dernier s’oppose catégoriquement à cette proposition et tente de  rejoindre ses frères d’armes afin de leur porter la nouvelle.

Mais, il est interpellé par ses camarades qui lui demandent d’accepter ce compromis. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre au sein des mutins postés devant la résidence du Sous-préfet.

Ces derniers entrent dans une colère noire et manifestent leur mécontentement par des tirs  dissuasifs. Il était exactement 19 heures lorsque  des détonations se firent  entendre par les mutins à l’extérieur du périmètre de la résidence. C’est la débandade au sein de la résidence. Journalistes, autorités préfectorales, le maire, une Députée et un acteur de la société civile prennent leurs jambes à leur cou.

Le ministre Alain Richard Donwahi et le lieutenant-colonel Issisiaka Ouattara dit  »Wattao »  seront exfiltrés et mis à l’abri dans une chambre de la résidence. Les tirs dissuasifs se feront entendre pendant environ 5 à 10 minutes, le temps pour les mutins de s’assurer du délai précis d’exécution de leurs revendications.

Cette prise d’otage occasionnera une  deuxième  négociation, avec pour but, de donner des garanties aussi bien pour le délai d’exécution des revendications que pour la relaxation de tous les otages dont une  vingtaine de journalistes nationaux et internationaux.

La pression ayant changé de camp, les tractations menées d’Abidjan à Bouaké en passant par des voies diplomatiques permettront aux  otages d’être libérés  à 21 h 50. Les mutins étant rassurés de l’exécution de leurs revendications le  vendredi prochain.

Cet incident n’a enregistré aucune perte en vie humaine, encore moins de blessés par balle, excepté quelques blessures légères de certains journalistes, dont le correspondant de « lepointsur.com », Simon Debamela.

La liste des otages

Alain Richard Donwahi, Minitre de la défense

Lieutenant-Colonel Issiaka Ouattara dit Wattao avec sa garde rapprochée

Konin Aka, Préfet de région de Gbêkè

Djande Lorng Abou Béchir, Sous-préfet central de Bouaké

Djibo Youssouf Nicolas, Maire de Bouaké

Fofana Mondeny, députée de Bouaké

Doumbia Soumaila, société civile

Zozoro, Secrétaire Général 1 de Bouaké

Mme Laubouet , SG 2 Bouaké

Une vingtaine de journalistes  nationaux et internationaux

Simon Debamela, correspondant

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