Bangladesh: le mot «vierge» bientôt retiré des certificats de mariage musulmans
Au Bangladesh, le terme « vierge » doit être enlevé des certificats de mariage musulmans. Un jugement rendu mardi 27 août 2019 par la Cour suprême du pays, à la grande satisfaction des organisations qui ont milité pour la suppression de cette disposition « humiliante et discriminatoire ».
Depuis des dizaines d’années au Bangladesh, la future mariée devait choisir entre trois options lorsqu’elle remplissait le Kabinnama, le certificat de mariage musulman du Bangladesh : kumari, c’est-à-dire vierge, ou alors veuve ou divorcée. La Cour suprême ordonne que le mot « vierge » soit remplacé par l’expression « non mariée ». C’est l’aboutissement d’un combat de cinq ans.En 2014, plusieurs associations avaient saisi Cour suprême pour que le mot kumari soit supprimé, expliquant que cette clause 5 du contrat allait à l’encontre de la Constitution, car elle était humiliante, discriminatoire et portait atteinte à la vie privée de la femme qui se mariait.
Application en octobre
En plus de la disparition du mot kumari, le jugement ordonne que le marié ait lui aussi à répondre à un questionnaire lorsqu’il remplit le contrat, et donne sa situation : non marié, veuf ou divorcé. « C’est un jugement qui nous montre que l’on peut se battre et changer davantage encore la situation des femmes dans le futur », s’est félicité une des avocates qui avait lancé la procédure.
L’immense majorité de la population bangladaise est concernée, puisque près de 90% des 168 millions d’habitants du pays sont musulmans. Le texte complet du jugement sera publié d’ici le mois d’octobre, pour une application immédiate.
RFI