Bouaké, 09-08-16 (lepointsur.com) La mesure de la baisse des coûts du transport, en application depuis le 1er août 2016, est relativement appliquée dans certaines gares de Bouaké. Constat.

Une vue de la gare de transport AVS à Bouaké

A la gare de la compagnie AVS transport, située en plein cœur du quartier Commerce de Bouaké, Doumbia A, chef de gare, confirme la baisse des coûts du transport sur les différentes lignes de sa compagnie. « Nous n’avons pas de problèmes, quant à l’application de la baisse du coût du transport. Nous avons déjà baissé nos tarifs, depuis bientôt deux mois. De 5000 F CFA, il y a quelques mois, nous sommes à 4000 F CFA, sur les lignes de Bouaké-Abidjan« , indique-t-il. Malgré ce tarif relativement réduit, certains  passagers disent être encore sur leur soif. Koné J, un enseignant qui vient de s’offrir le ticket de 4000 F CFA pour se rendre à Abidjan confesse « je viens de prendre mon ticket pour effectuer un voyage sur Abidjan. J’ai déboursé 4000 F CFA pour cela. Le tarif a bel et bien baissé, mais j’estime que cela n’est pas suffisant; il faut réduire davantage car aujourd’hui le pouvoir d’achat des ménage est très faible ». A quelques mètres de l’enseignant, Mme Yoman, agent de pharmacie est du même avis. « Il faut baisser encore le tarif du transport parce que la vie est devenue chère. On ne peut plus manger tellement tout est cher sur les marchés. Si on doit encore payer plus cher pour effectuer un voyage, alors que serions-nous ? » S’interroge-t-elle. Notre périple nous conduit à la gare CK située au quartier Dar-es-Salam sur la route internationale menant dans le septentrion ivoirien. Ici, le constat est le même. Les tarifs ont bien baissé. Même si aucune pancarte officielle ne l’indique, sur la base d’informations glanées çà et là auprès des nombreux « coxers »  et bagagistes trouvés sur place, finissent par nous situer sur la baisse effective des tarifs sur les différentes lignes de cette gare routière. « Vous partez à Korhogo ? Venez monter c’est à 3000 F CFA le ticket », nous lance un des agents occasionnels. Nous nous dirigions vers le guichet de ladite compagnie pour avoir une idée nette de cette baisse, encore là, le guichetier nous conforte sur l’effectivité de la réduction. « Le ticket est à 3000 F CFA Monsieur », affirme-t-il. A quelques mètres de la gare CK, juste en face la gare SITO, se trouve une autre compagnie de transport ralliant Bouaké-Korhogo. Là, les tarifs ont aussi baissé. « J’attends le deuxième départ, j’ai déjà pris mon ticket pour aller à Korhogo. J’ai payé 3000 F CFA. Le coût est relativement bas. C’est à ce prix que je payais auparavant avec les transporteurs Bana-bana (Massa) auparavant pour me rendre à Korhogo. Je trouve que 3000 F CFA pour emprunter un car aujourd’hui c’est acceptable », nous confie un passager sous le couvert de l’anonymat.

Quelques affiches difficiles à lire

Nous revenons sur nos pas dans le centre-ville. Sur les sites des gares de transport des compagnies, UTB et Malex Transport. Les coûts du transport ont déjà été uniformisés. 5000F, c’est le tarif appliqué dans ces deux compagnies pour rallier Bouaké-Abidjan. Si à UTB le coût du transport est passé de 7000 F à 6100F dans un passé récent, aujourd’hui la compagnie numéro 1 du Transport interurbain a stabilisé son tarif qui est passé à 5000 F. Quant à la compagnie Malex, les tarifs sont restés intacts depuis le lancement de son trafic. Face à cette situation, nombreux sont les usagers qui pensent ne pas ressentir véritablement la baisse des coûts du transport. « Rien n’a changé, les transporteurs n’ont fait que remplacer du neuf sur du vieux. Ce sont les anciens prix qu’on nous fait payer et on nous dit qu’il y a eu une réduction malgré la baisse du prix du carburant à la pompe », s’indigne Konan S, un jeune fonctionnaire rencontré sur une des gares de la ville. A côté de ces griefs, les transporteurs estiment, quant à eux, avoir consenti d’énormes sacrifices pour revoir à la baisse leurs tarifs en vue de soulager leurs différents passagers. Un haut responsable de la compagnie Malex Transport nous fait une confidence sur la politique de réduction des couts du transport. A en croire celui ci, les multiples stabilisations et uniformisations des coûts du transport tel qu’appliquées dans les compagnies sont en deçà du seuil de 7000 F de Bouaké à Abidjan tant souhaité par les experts de la Banque Mondiale. Pour ainsi dire que les transporteurs perdent déjà assez malgré les efforts de réduction, mesures dont leurs usagers jugent encore insuffisantes pour leurs bourses.

Simon Debamela, correspondant

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