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Attentat à l’aéroport d’Istanbul: les Turcs ne se sentent plus en sécurité


Un triple attentat-suicide a fait au moins 42 morts et plus de 238 blessés mardi 28 juin à l’aéroport Atatürk d’Istanbul. C’est la troisième fois depuis le début de l’année que la capitale économique de Turquie est frappée par une attaque.

Avec notre correspondant à Istanbul,Alexandre Billette

L’année noire continue en Turquie, avec l’attaque de ce mardi, la plus meurtrière de la métropole depuis près de 40 ans. Après l’attentat de Sultanahmet en janvier, celui de la rue Istiklal en mars, c’est la troisième attaque depuis le début de l’année contre des lieux symboliques d’Istanbul.

Au cœur de la ville, sur la place centrale de Taksim, là où avait eu lieu en 2013 le grand mouvement de protestation contre le régime du président Erdogan, les passants sont aujourd’hui traumatisés. Résignés aussi. « Depuis juin 2015, c’est le onzième attentat. C’est devenu quelque chose de tellement quotidien que tout le monde veut seulement que ce cauchemar se termine. Mais quand et comment ça va prendre fin ? Ou alors à quel moment allons-nous nous-mêmes devenir des victimes ? C’est ce que je me demande en ce moment », s’interroge Ege, une architecte de 30 ans.

Depuis l’attentat de l’aéroport Atatürk, le hashtag qui domine sur Twitter en Turquie tient en deux mots : #Güvendedeğiliz. « Nous ne sommes pas en sécurité. »

« Nous sommes vraiment fustrés, tristes et effrayés »

Fatos Karahasan, professeure turque de marketing à Istanbul, explique les craintes qui naissent au sein de la société turque après l’attentat à l’aéroport d’Istanbul.

« Quand ce genre de choses arrive, cela nous fait le même effet que le tremblement de terre de 1999. En plus, en Turquie, les frontières sont ouvertes. Vous avez des millions de personnes originaires du Moyen-Orient. Et maintenant, une seule personne peut être plus destructrice qu’une bombe, voire devenir elle-même la bombe. Comment voulez vous combattre cela ? Nous sommes vraiment fustrés, tristes et effrayés. J’espère seulement que cela ne retombera pas sur les réfugiés, car ces pauvres personnes ont souffert des horreurs de la guerre et ne sont pas responsables.

Les responsables sont des maniaques qui se cachent et sont prêts à faire n’importe quel acte barbare au nom de Dieu. Ils offrent une image terrible de notre religion. Or ce n’est pas la religion à laquelle nous croyons ! Ils ont donc détourné notre religion ! Et c’est le plus grand dommage qu’ils sont en train de causer à nos sociétés, à nos communautés, pour notre futur. Ils détruisent le futur du Moyen-Orient. »

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