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Armée ivoirienne/ Wattao victime d’une guerre de positionnement politique


Depuis quelques mois, le départ du Lieutenant-colonel Issiaka Ouattara dit Wattao, patron en second de la Garde républicaine et chef des opérations du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) de la tête de cette unité fait jaser. Son remplaçant est connu. Le Commandant du détachement du bataillon blindé de Yopougon, le Capitaine Inza Fofana dit « Grumman« .

Le Lieutenant-colonel Issiaka Ouattara dit Wattao (Ph: Dr)

Le Lieutenant-colonel Issiaka Ouattara dit Wattao (Ph: Dr)

De sources proches du dossier, le Lt. Colonel Wattao ne s’est jamais opposé à quoi que ce soit. Cependant explique notre source,  » le Lt. Colonel a simplement souhaité que son remplaçant ait au moins le même grade que lui et ne soit pas ressortissant du nord« . Ce qui éviterait selon notre informateur des interprétations allant dans le sens de  » rattrapage ethnique » et mettrait en valeur les grades de « reconnaissance  » du chef de l’Etat Alassane Ouattara. « Il n’a donc, jamais été question d’insubordination ou d’indiscipline au sein de l’armée de la part de Wattao« , rassuré notre militaire. « Une simple divergence de vue, si c’était vraiment le cas, doit-elle conduire à des nominations en violation des règles élémentaires dans l’armée. Que fait-on de cette hiérarchie dont on parle ?« , s’est interrogé notre interlocuteur bien imprégné du dossier.

Lieutenant-colonel Issiaka Ouattara dit Wattao n’a pas fini d’avaler cette couleuvre qui est débarqué de la tête du commandement militaire de la zone Abidjan-sud avec l’installation de son successeur, le lieutenant Tuo Souleymane. Le nouveau promu, fut pendant trois ans, l’adjoint de Wattao dans cette même zone, a été officiellement présenté à la troupe au camp eGs de Marcory par le colonel-major N’Dri Kouamé Julien, représentant le général Gaoussou Soumahoro, commandant des forces terrestres.

Si tel est que tout ce changement se passait selon la discipline militaire, pourquoi, Wattao a-t-il brillé par son absence ? Mieux pourquoi,  le camp eGs était sous haute protection militaire avec plusieurs hommes armés qui avaient pris position autour du camp pour, dit-on, « assurer la sécurité de la cérémonie » qui n’a enregistré aucun incident contrairement à la première tentative avortée?. Pourquoi Wattao qui est présenté comme un « indiscipliné » au sein de l’armée ne s’est-il pas étalé dans la presse et les médias comme il le faisait quand il était dans la rébellion et au plus fort de la crise? Pourquoi en Côte d’Ivoire les patrons aiment taxer leurs collaborateurs de de tous les noms quand cela les arrange, parce qu’en position de force?

Il y a lieu d’éviter tout cela parce que la Côte d’Ivoire de demain, doit avoir des premiers responsables de l’armée capable de donner un visage des plus reluisants à l’armée ivoirienne dont l’image est ternie ces dernières décennies. Il faut savoir faire la part des choses entre la politique et le treillis militaire comme l’exige la discipline de cette corporation.

Une guerre de positionnement

Après la crise postélectorale, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafory Soro a fait nommer la majorité de ses hommes de Bouaké à des postes stratégiques, proche du Président Alassane Ouattara. Il s’agit notamment de Chérif Ousmane, commandant en second du Groupe de sécurité de la présidence de la République (Gspr), d’Issiaka Ouattara dit Wattao, patron en second de la Garde républicaine et chef des opérations du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo). Une manière selon la grande muette de « réduire l’écart de grade qu’il y a entre ces ex-com’zone et les commandants qu’ils secondent à la tête des corps ou unités de l’armée« .

Passés les moments éprouvants de la crise, le beau temps. C’est le moment choisi pour mettre au goût du jour la bataille de leadership Guillaume Soro-Hamed Bakayoko. Le  second cité qui est ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité veut positionner ses hommes proches du palais. Là où les grandes décisions sont prises. De sa position de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafory Soro a certes, ses entrées directes chez Alassane, mais il n’a pas le contrôle des prises de décisions au palais. Une guerre larvée entre les deux figures politiques du Rdr qui risque de fragiliser le pouvoir de leur mentor.

Déjà, la nomination du capitaine Inza Fofana dit Grumman a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Puis survint celui du lieutenant Tuo Souleymane.

Ces différentes nominations qui ne visent que Wattao, mettent à nu la guerre de clan entre les militaires pro-Soro et pro-Ouattara.

Que fait la hiérarchie de certains chefs de guerre qui continuent de piller les bois de vaine, les zones aurifères et autres matières premières qui font de la Côte d’Ivoire sa vraie identité économique ?

A la vérité, il faut chercher la réponse de ce qui arrive au Lieutenant-colonel Issiaka Ouattara au plan politique et non au plan militaire.

Sériba Koné

kone.seriba67@gmail.com

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