Après son renvoi, la journaliste hongroise qui a frappé des enfants s’excuse #Migrants
Abidjan, le 11-9-15 (lepointsur.com)-Petra László, sous le coup d’une enquête criminelle pour avoir frappé mardi des réfugiés qui avaient forcé un cordon policier à Roszke (Hongrie), affirme qu’elle n’est «pas raciste» mais qu’elle a «paniqué».
La journaliste de la web TV N1TV, proche de l’extrême-droite, qui a été licenciée pour avoir été filmée en train de frapper deux enfants et faisant un croche-pied à un homme avec un enfant dans les bras à Roszke (Hongrie) près de la frontière serbe, s’est excusée.
Alors qu’elle faisait des images caméra à l’épaule, des migrants avaient forcé un cordon policier. Pour sa défense, la Hongroise affirme qu’elle a paniqué : «Quelque chose a craqué en moi. Je ne peux croire ce que j’ai fait».
Dans une lettre adressée au quotidien de droite «Magyar Nemzet», Petra László affirme vivre en état de choc depuis la publication des images, mais réfute les accusations de racisme.
«La caméra tournait, des centaines de migrants ont rompu le cordon policier, l’un d’eux m’a foncé dessus et j’ai eu peur», écrit-elle. «Là, quelque chose a craqué en moi… J’ai pensé que j’étais attaquée et que je devais me protéger. C’est dur de prendre les bonnes décisions lorsqu’on est en état de panique».
La journaliste ajoute qu’elle souhaite assumer la responsabilité de ses actes, mais se défend. «Je ne suis pas sans cœur, ni raciste, ni une reporter frappeuse d’enfant. Je ne mérite pas cette chasse aux sorcières politique, ni les insultes et les menaces de mort », écrit-elle avant d’ajouter : «Je suis juste une mère au chômage, d’enfants en bas âge, qui a pris la mauvaise décision. Je suis réellement désolée».
La journaliste a été renvoyée de la chaîne hongroise après que la vidéo de la scène a été postée sur Twitter par Stephan Richter, un reporter de la télévision allemande RTL. «Une collègue de N1TV s’est comportée aujourd’hui de manière inacceptable au point de rassemblement à Roszke», indique le communiqué du rédacteur en chef de N1TV, Szabolcs Kisberk posté sur la page Facebook de la chaîne, proche du parti d’extrême-droite hongrois Jobbik.
Jeudi, la justice hongroise a ouvert une enquête criminelle pour «infraction à la paix» et va examiner si «d’autres crimes plus sérieux ont été commis». Les images de cette opératrice de télévision hongroise ont suscité de vives réactions en Hongrie et à l’étranger, alors que le pays est déjà critiqué pour son attitude à l’égard des migrants. Deux petits partis d’opposition ont déposé une plainte pénale contre Petra Laszo.
L’incident s’était produit à Roszke, près de la frontière serbe dans le sud de la Hongrie. La Hongrie s’est trouvée ces dernières semaines en première ligne dans la crise des migrants, comme point d’entrée dans l’UE de dizaines de milliers de personnes majoritairement originaires de Syrie. Ce pays a été critiqué pour la construction d’une clôture de barbelés tout au long de sa frontière avec la Serbie, et pour sa gestion de l’arrivée des migrants sur son sol.
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