Après la question militaire / Vers une fronde sociale en Côte d’Ivoire?
Abidjan, le 23-11-14 (lepointsur.com)-Un soulèvement en appelle un autre. Peut-on l’affirmer. Et les signes sont là implacables. Des soldats mécontents du mardi 18 novembre 2014, ont réveillé de vieux démons après que le chef de l’Etat Alassane Ouattara a pris en compte leurs préoccupations, somme toute légitime. A tort ou à raison, la hiérarchie de la grande muette a été indexée, avec à la tête, le chef d’Etat major général Soumaïla Bakayoko et le ministre Délégué à la Défense Paul Koffi Koffi. Ces deux personnalités étaient les cibles des soldats mécontents, des dindons de la farce. Même s’ils sont restés muets sur toute la ligne.
Avec du recul et à froid, il y a lieu de savoir si ces premiers responsables de l’Armée disposaient de fonds nécessaires pour payer les arriérés des « mutins » qui se sont soulevé le mardi 18 novembre 2014. Mieux, de 1999 à ce jour, quel travail ont eu à faire les Renseignements généraux qui dépendent du ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur et de la Sécurité ? N’ont-ils pas vu le danger venir ? Si tel est cas, c’est que la sécurité de la Côte d’Ivoire est loin d’être celle qu’on veut faire croire aux Ivoiriens et à l’opinion internationale.
Des confrères ont annoncé dans leurs différentes parutions et dans les moindres détails, de nouvelles frondes à l’horizon, sur le front social.
Le confrère Aujourd’hui qui semble bien maîtriser le sujet relate ce qui suit : « Avec notamment près de 2500 soldats des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS), en embuscade et les agents des régies financières (Impôts, Douanes et Trésor), qui annoncent un débrayage de trois jours, à compter du lundi prochain. Le premier groupe qui a entendu dire que le gouvernement s’active à réunir dans l’urgence, la rondelette somme de 20 milliards Fcfa pour éteindre la furie de ses frères d’armes FRCI, a eu la bonne idée de remettre au goût du jour, sa vieille revendication portant sur le dossier Sophia, du nom d’un projet immobilier pour lequel les acquéreurs ont été prélevés quatre années durant, et qui n’a toujours pas connu de suite, à ce jour« .
« Sont concernés, des policiers, des militaires et autres marins. Toutes les démarches effectuées, jusque-là, par les infortunés souscripteurs, n’ont rien donné. Seule, une promesse de remboursement leur a été faite, il y a 4 ans. Mais depuis, plus rien. C’est donc pour inviter le pouvoir à se pencher réellement, une fois pour toutes sur l’affaire, que ces 2475 soldats de l’armée régulière, entendent manifester bruyamment à l’effet de se faire rembourser dans les meilleurs délais, avant la fin de l’année, notamment. Pour rappel, les souscripteurs, ont signé, sous le règne du Président Laurent Gbagbo, un contrat avec l’Azurérenne de Promotion, une société immobilière de la place, pour construire des maisons au profit des éléments de l’armée nationale. Et jusqu’à ce jour, aucune maison n’est sortie de terre. »
Avant de préciser, les « victimes » : »Sont concernés, des policiers, des militaires et autres marins. Toutes les démarches effectuées, jusque-là, par les infortunés souscripteurs, n’ont rien donné. Seule, une promesse de remboursement leur a été faite, il y a 4 ans. Mais depuis, plus rien. C’est donc pour inviter le pouvoir à se pencher réellement, une fois pour toutes sur l’affaire, que ces 2475 soldats de l’armée régulière, entendent manifester bruyamment à l’effet de se faire rembourser dans les meilleurs délais, avant la fin de l’année, notamment. Pour rappel, les souscripteurs, ont signé, sous le règne du Président Laurent Gbagbo, un contrat avec l’Azurérenne de Promotion, une société immobilière de la place, pour construire des maisons au profit des éléments de l’armée nationale. Et jusqu’à ce jour, aucune maison n’est sortie de terre. »
Les agents des régies financières et la Coordination nationale des enseignants-chercheurs en embuscade
Toutes les démarches des soldats auprès des autorités compétentes, pour trouver un dénouement heureux sont restées jusque-là, infructueuses, provoquant, selon le confrère, le courroux de ces derniers. Excédés donc par le laxisme de l’Etat dans le traitement du dossier, ils ont donc décidé de faire bouger les lignes, advienne que pourra, jure-t-on, dans leur milieu. Mais les militaires grugés ne seront pas seuls à réchauffer le front social, car ils partageront l’affiche avec les agents des régies financières qui annoncent pour ce lundi, un débrayage en règle, en signe de protestation contre les promesses de revalorisation de primes et autres avantages divers, non tenues, du gouvernement à leur endroit. Un mouvement de grève, qui, s’il a effectivement lieu, fera certainement mal aux caisses du pouvoir en cette fin du mois et surtout au moment où Alassane Ouattara cherche désespérément les fonds pour tenir les engagements pris, devant les délégués des soldats FRCI dressés contre son régime.
Autre souci pour le chef de l’Etat et non des moindres, la rentrée dans les universités publiques, menacée depuis quelques jours, par la grève projetée par la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC). En cause, les revendications d’ordre pécuniaire, du syndicat universitaire, jusque-là, insatisfaites. A ceux-là, il faut ajouter plusieurs centaines de policiers dont les baux administratifs ne sont pas payés depuis belle lurette et qui de ce fait, sont humiliés chaque jour, par leurs logeurs qui eux-mêmes, ne supportent plus les délais de paiements du gouvernement, qu’ils trouvent intenables.
Au total, l’on dira que le Président Ouattara a de sérieux problèmes qui pendent à l’horizon et qui ont besoin de SOLUTIONS dans les semaines à venir, avant la fin de l’année 2014.
Sériba Koné
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