Après le verdict de la FIFA , ce que de Blatter et Platini peuvent faire
Sepp Blatter, président démissionnaire de la FIFA, et Michel Platini, patron de l’UEFA qui ambitionnait de lui succéder, ont été suspendus de toute activité dans le football pour huit ans par la commission d’éthique de l’instance, ce lundi.
Ce lundi, peu avant 10h00. Le président de l’UEFA et celui de la FIFA ont été reconnus coupables de «conflit d’intérêt» et «gestion déloyale», à la suite du versement de 1,8 million d’euros effectué en 2011 au Français par la FIFA, sur ordre du dirigeant suisse, pour une mission de conseiller effectuée entre 1999 en 2001, sans contrat écrit souligne le quotidien sportif français « l’Equipe. »
Ils ont aussi «abusé» de leur position, selon le terme exact employé par la justice interne de l’instance. En revanche, la corruption n’a pas été avérée. Pour toutes ces raisons, ils ont également écopé d’une amende. Platini devra payer 80 000 francs suisses (74 000 euros), soit plus que Blatter, condamné à verser 50.000 francs suisses (46 295 euros).
Plusieurs recours possibles
Les deux hommes, jusqu’ici les plus puissants de la planète football et qui ont toujours clamé leur innocence, peuvent désormais faire appel devant la FIFA, puis devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). En revanche, le calendrier de recours empêchera sûrement l’ancien meneur des Bleus de se présenter à la présidence de l’instance mondiale, le 26 février.
Après son audition vendredi à Zurich, le patron helvète de l’organisation dirigeante depuis 1998 s’était pourtant montré optimiste quant à l’issue de cette affaire. Dimanche encore, il avait laissé entendre que les charges retenues contre lui pourraient être levées. Un sentiment opposé à celui de son homologue français, qui ne s’était pas rendu en Suisse pour s’expliquer devant le comité d’éthique. S’estimant «déjà jugé» et «déjà condamné», Platini ne se fait aucune illusion concernant une possible relaxe.
La probable fin de Blatter
Entré à la FIFA en 1975, Blatter, aujourd’hui âgé de 79 ans, voit sans doute là sa carrière de dirigeant prendre fin, contraint et forcé de se retirer par l’accumulation des scandales autour de son instance. Pourtant réélu à sa tête pour un cinquième mandat, le 29 mai dernier, le patron de la Fédération internationale avait renoncé à occuper ses fonctions le 2 juin. Visé par deux enquêtes des justices suisse et américaine, il pourrait encore être rattrapé et condamné dans le cadre du scandale ISL, survenu dans les années 1990. Durant sa suspension provisoire de 90 jours, c’est son vice-président Issa Hayatou qui avait assuré l’intérim. Celui-ci devrait être prolongé de deux mois, jusqu’aux élections.
Quant à Platini, une longue bataille juridique s’engage pour lui à présent. À 60 ans, l’ex-favori pour succéder à Blatter doit maintenant prouver qu’il n’a rien fait et laver son image, pour redevenir celui qu’il était, il y a encore quelques mois. À savoir l’homme idéal pour incarner le renouveau et diriger le football mondial. Mais ça, c’était avant.
EKB avec l’équipe