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André Ouohi(expert-média) : « Le journalisme d’investigation est l’essence du journalisme moderne » #onji-ci


Abidjan, le 05-10-15 (lepointsur.com)-Au cours d’une conférence de presse, le lundi 5 octobre  2015 à la Maison de la Presse d’Abidjan-Plateau(MPA), l’Organisation nationale des journalistes d’investigation de Côte d’Ivoire (ONJI-CI) a été officiellement présentée. Le conférencier du jour, l’expert-média Ouahi André,  tout en rappelant l’importance du journalisme d’investigation,  a invité  les hommes de média  à accorder une place de choix aux faits dans l’exercice de leur métier.

-« Le journalisme d’opinion est en voie de disparition… »

Le président de l'Unjci, Traoré Moussa (à droite) a apporté son soutien à l'Onji-ci

Le président de l’Unjci, Traoré Moussa (à droite) a apporté son soutien à l’Onji-ci

Ça y’est. A la faveur d’une conférence de presse sur le thème : « « Le rôle du journaliste d’investigation en période électorale: Le cas de la Côte d’Ivoire », l’Organisation nationale des journalistes d’investigation de Côte d’Ivoire a été officiellement présentée en présence du président de l’Unjci Traoré Moussa (MT) et certains membres de son bureau. Le président de ladite association Sériba Koné, journaliste professionnel et rédacteur en Chef du journal numérique « lepointsur.com » a rappelé la nécessité et les motivations d’une telle association qui bien que venant allonger la liste des associations des médias caresse le secret espoir de contribuer de façon efficiente à l’éclosion d’une presse responsable et constructive.

«En portant sur les fonts baptismaux l’ONJI-CI en 2013, nous  avons voulu  apporter,  à notre manière,  notre modeste contribution à l’éclosion d’une presse responsable et crédible à travers des critiques objectives et constructives», a-t-il souligné. Non sans préciser qu’il  importe de s’interroger davantage sur la place véritable que le  journaliste en général et celui d’investigation en particulier  peut prendre auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire en période électorale.  Surtout que le pays sort à  peine   d’une longue et pénible crise politico-militaire.

Le conférencier Ouohi André, par ailleurs expert-média, pour apporter des éléments de réponses à la problématique « Le rôle du journaliste d’investigation en période électorale: Le cas de la Côte d’Ivoire », s’est appuyé sur  certains  axes majeurs. Entre  autres,  l’environnement des médias dans les années 90, les exigences à l’égard du respect du droit à l’information, les responsabilités du journaliste, le respect des règles du métier, le journaliste d’enquête  et celui d’opinion. Ces différents axes lui ont permis se prononcer sur l’apport de ce que l’on a baptisé « printemps de la presse » après le retour au multipartisme en 1990.

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Une vue de la table de séance (au centre: André Ouohi, le conférencier).Ph.Dr 

« Le printemps de la presse n’a pas consacré le respect de l’éthique et de la déontologie, ni le professionnalisme. Bien au contraire. La presque parfaite synchronisation entre le multipartisme, avec la création de nombreux partis politiques, et la multiplication des journaux, n’est pas fortuite : la plupart des titres dans certains pays servent de relais et de tribune à des partis politiques. Ces journaux, même si quelques uns s’en défendent encore, sont les caisses de résonance des partis politiques, leurs financiers occultes, et inspirateurs de leur ligne éditoriale. Cette politisation extrême qui a réduit nombre de titres à privilégier le journalisme d’opinion au détriment du journalisme de l’information, a, aussi, transformé des journalistes en militants engagés qui, en lieu et place du journalisme, font du militantisme politique. Ce qui explique, pour une large part, les dérives et les dérapages nombreux dont la presse se rend coupable, et dont les conséquences sont parfois incalculables», a dénoncé M. Ouohi André

Des confrères lors de la conférence de presse.Ph.Dr

Des confrères lors de la conférence de presse.Ph.Dr

Ainsi, l’on retiendra  que la responsabilité de la presse, le respect et l’identification des genres journalistiques, entre autres, sont on ne peut important, dans l’exercice du métier de journaliste, surtout en période électorale. Pour autant, le conférencier a invité les journalistes à accorder une place de choix aux faits, à être précis et concis. Car, pour lui, le journaliste doit avoir une démarche intellectuelle, étant donné que le journaliste est plus  responsable devant ses écrits que son employeur.  Par ailleurs, l’expert-média pense qu’il est indispensable de privilégier les grands genres, parce que « le journalisme d’investigation est l’essence du journalisme moderne, inspiré par les anglo-saxons ».

« En cette période électorale, d’ailleurs très sensible, le journaliste doit faire preuve de vigilance, en tenant compte du caractère social et de l’intérêt du public.  Pour y parvenir, le journaliste doit éviter les conflits d’intérêt », a-t-il renchéri, avant de préciser qu’il n’existe pas de journaliste en temps de paix et de journaliste en période électorale. « L’information est une arme redoutable, fatale, dont il faut faire bon usage, au risque de constituer un danger pour tous», a conclu le conférencier.

La rencontre avec les hommes de média qui marque le démarrage effectif des activités de l’Organisation nationale des journalistes d’investigation de Côte d’Ivoire (ONJI-CI) a permis aux journalistes de comprendre que le respect de l’éthique et de la déontologie en est l’élément catalyseur  du métier qu’ils ont librement choisi.

EKB 

 

 

 

 

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