Editorial

Alassane Ouattara, à l’épreuve des derniers mois d’avant élection


Après cinq ans de pouvoir, l’heure du bilan a sonné. Ai-je fait, bien fait ce que je devais pour mon pays ? Que devais-je faire  que je n’ai pu ? Telles sont entre autres, les questions qui trottent dans l’esprit du Président,  Alassane Ouattara, avant la présidentielle d’octobre 2015.

Parmi ces interrogations,  deux d’entre elles méritent d’être stigmatisés. Notamment,  la santé et l’éducation. Sur ces deux questions, non des moindres, la situation est loin d’être reluisante. Tant, le tableau est sombre et des velléités de soubresauts sont visibles à l’horizon.

La santé gratuite apparaît à ce jour comme un leurre. Les urgences des centres hospitaliers et universitaires (Chu) sont de véritables mouroirs,  à cause de la pénurie de places pour  la prise en charge dans les meilleures conditions. Outre,  cette situation dramatique, les employés de ces centres médicaux ont donné de la voix pour revendiquer « le déblocage de leur salaire. »

Dans les formations et centres sanitaires à base communautaires, lieux de soins de premiers contacts des populations gérés par les populations elles-mêmes, l’Etat doit des centaines de milliards FCFA de redevances. Le personnel et agent soignants accusent régulièrement des arriérés de salaires quelque fois pendant une période de quatre mois, voire plus. Eux aussi sont sur pied de guerre.

Le conseil des ministres du 9 avril 2014, qui a adopté une communication relative aux mesures urgentes de restauration de la fonctionnalité des services des urgences de la ville d’Abidjan, de la construction de deux blocs opératoires dans les Formations sanitaires urbaines que sont les hôpitaux communautaires de Cocody-Blockauss et Yopougon-Wassakara se, suite à l’affaire Awa Fadiaga n’est qu’un projet mort-né.

Et pourtant, le Président,  Alassane Ouattara avait donné l’ordre au ministre de l’Economie et des Finances de faire décaisser 3 milliards FCFA qui devraient être mis à la disposition du Trésor public pour la réalisation de ce plan sanitaire dans un temps record ( avril-août 2014), par le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida.

Au ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle, le ministre, Kandia Camara  parvient à tirer son épingle du jeu. Même si plus de 2 milles enseignants volontaires demandent leurs insertions et leurs salaires qui durent depuis des décennies. Cette dame initie de différentes rencontres avec le corps  enseignant pour fait baisser la tension.

A l’opposé, au ministère de l’Enseignement Supérieur, la situation va de mal en pis. Derrière le beau visage que présente  l’Université,  Félix Houphouët-Boigny après sa réhabilitation, le mal est on ne peut plus profond. Les revendications des étudiants et enseignants achèvent de convaincre que l’Etat a du pain sur la planche, avec un horizon très sombre.

On comprend, les derniers mois, avant l’élection présidentielle ont toujours été ainsi, un peu partout à travers le monde. Surtout que c’est le 25 avril 2015, que M. Ouattara sera investi par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Avant cette grande fête pour la coalition des partis-Rhdp-comme le Rdr, l’Udpci, le Mfa et l’Upci il est de bon alois de  se signaler et revendiquer afin de se faire entendre pour être pris en compte. C’est ce que semble faire des syndicats, la société civile et même des politiques.

La fronde sociale en gestation n’est que la conséquence  des « pluies de milliards  » promis par Alassane Ouattara pendant la campagne électorale de 2010. Pour le peuple, l’heure a sonné pour y voir clair. Il est vrai que plusieurs infrastructures sont sorties de terre et font la fierté de la Côte d’Ivoire et de son peuple, mais le  plus dur reste incontestablement le partage équitable des ressources.

Pendant que certains Ivoiriens pensent que le moment est venu pour bénéficier  des acquis du mandat du Président, Alassane Ouattara, d’autres, par contre soutiennent mordicus qu’il lui faut impérativement un second pour lui permettre  de parachever  tout ce qu’il a entrepris comme travaux.

Sériba Koné

 

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