[Agriculture] Le sous-préfet de Man lance officiellement les activités des Maïsculteurs du Tonkpi
Man, 28-03-2022 (lepointsur.com) La Maïsculture prend des proportions plus larges dans la région du Tonkpi et toute la zone forestière de l’ouest de la Côte d’ Ivoire, depuis quelques années.
La remontée de cette culture, a nécessité l’organisation de ses producteurs au plan local. Ainsi, la présidente de l’Union des sociétés coopératives du vivrier et des éleveurs du Tonkpi (USOCOVIET), Diomandé Henriette a réuni un certain nombre de producteurs de maïs, pour contribuer à la promotion de ce produit, qui, par le passé, était pratiquement l’apanage des populations du nord de la Côte d’Ivoire.
Le mardi 22 mars 2022, a vu le lancement officiel des activités des producteurs de cette matière (Maïsculteurs), dans la capitale du district des montagnes. Représentant le préfet de la région du Tonkpi, préfet du département de Man, Claude Gervaise Djéréhé, le sous-préfet de Man a salué l’initiative qui, pour elle, doit se propager sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire, vu le contexte international du moment.
« Il est important pour un pays comme le nôtre de redynamiser sa filière. Avec la Guerre en Ukraine, il se pose déjà des problèmes de blé. Les Européens ont déjà assez de problèmes liés à l’insuffisance de blé. Ça ne leur suffit plus ! Il va s’en dire que nous autres africains qui consommons les produits dérivés de ce blé-là, seront en difficultés. Nous n’aurons plus de blé venant de l’Europe. Nous devons désormais nous prendre en charge. Faisons en sorte que le maïs soit notre blé », a-t-elle souligné.
Elle a également appelé les responsables terriens à avoir un peu d’égard pour la gente féminine en lui octroyant des parcelles cultivables. « Vous les propriétaires terriens, donnez la possibilité à vos filles, femmes, belles filles, nièces etc, de s’offrir des champs de maïs. Cela passe par des espaces cultivables. Donnez-leur de la place pour travailler. La culture du maïs ne peut entraîner de conflits fonciers, car sa durée est de trois (3) mois. Une femme qui a réussie, est tout un espoir pour sa famille. La femme ne peut pas vendre la terre. Cela est très rare d’ailleurs. Je n’en ai pas encore entendu. Alors, encouragez les femmes en leur concédant des espaces pour leurs cultures de maïs et autres denrées alimentaires », a plaidé le sous-préfet de Man.
La présidente de l’USOCOVIET, a rappelé l’importance du maïs et les avantages financiers que génère ce produit alimentaire. « Venez à la culture du maïs. Nous autres de l’Ouest minimisions le maïs, alors qu’il est d’une importance capitale. Le maïs, on le mange et on le vend et il fait gagner beaucoup d’argent au bout de trois (3) mois. Pour celles qui peuvent être courageuses pour faire trois (3) à cinq (5) hectares de maïs, c’est plusieurs millions qu’elles auront chaque trois (3) mois. Le maïs est nettement mieux que le café et le cacao, qu’on récolte après un (1) an de fatigue », a sensibilisé Henriette Diomandé.
Le Directeur Général de l’interprofession maïs, Roger Herman, a lui aussi, vanté le mérite du maïs et a indiqué à l’assistance les capacités dont est doté ce céréale.
« Je vous invite à cultiver le maïs. Le maïs, en dehors de tout ce que mes prédécesseurs ont dit, intervient dans la brasserie, dans le cosmétique avec les pommades, et l’alimentation industrielle avec le beurre, et le lait. Si nous nous adonnons à la culture du maïs, avec de grandes productions, ce sont les industrielles qui frapperons à nos portes. Et cela, découlera sur des fortunes », a renchérit le représentant du président de l’interprofession maïs.
Il faut noter que plusieurs autres allocutions ont meublé cette cérémonie. Notamment, celles du directeur régional de l’agriculture, et de la présidente du comité d’organisation, Marie Noëlle Camara.
Quant aux délégations, elles sont venues du Bafing, de la Bagoué, Cavaly, Guémon, du Haut Sassandra et du Kabadougou.
Simplice Tiagbeu, Correspondant régional