Abidjan, le 21-6-15 (lepointsur.com)-Les vieux démons ont refait surface en milieu estudiantin en Côte d’Ivoire. Dans la nuit de vendredi à samedi, des violences ont éclaté entre étudiants membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) et l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci). Bilan, plusieurs blessés et 2 disparus de  sources proches de la Fesci.

Université Félix Houphouët Boigny/ Des affrontements entre étudiants font plusieurs blessés  et des portés disparus

-Fulgence Assi (SG FESCI) : « Je vais porter plainte… »

-Koné Fanzin (AGEECI) : « Notre camarade Berthé Seydou a été agressé à la machette »

Alors même que l’on croyait la hache de guerre définitivement enterrée entre les différents syndicats estudiantins que survient une autre crise qui rappelle les années sombres de la marche syndicale en milieu scolaire et universitaire.  En effet, un groupe d’étudiants membres se reclamant de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci) a attaqué des étudiants membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) dans la nuit de vendredi aux environs de 22heures à Cocody.

Cette attaque fait suite à une altercation entre un étudiant se reclamant membre de l’Ageeci et des étudiants se reclamant aussi, membres de la Fesci à la gare nord de la Sotra à Adjamé aux environs de 10h Gmt. C’est donc en représailles à cette rixe, au sortir de laquelle l’Ageeci s’est sentie outrée, que ses éléments ont décidé de se faire justice. « Pour ma part, je condamne cet autre épisode malheureux dans le milieu estudiantin et surtout syndical. Depuis que je suis à la tête de la Fédération, mon souci est  de lutter pour permettre à tous les camarades étudiants  d’étudier dans les meilleures conditions possibles, » a soutenu Assi Fulgence.

« Face à cette montée de la violence à la machette, je compte porter plainte pour que les coupables soient identifiés et punis pour servir d’exemple à tous ceux qui seraient animés par la volonté de semer des troubles… » Ces propos sont de Fulgence Assi, alias AFA, (Sg de la Fesci),  joint par téléphone. Par ailleurs, notre interlocuteur a déclaré qu’il y’a environ une vingtaine de blessés dont 12 cas grave. 2 étudiants membres de la FESCI qui seraient selon lui portés disparus ont été retrouvés.

« Je ne fais pas de distinction entre les étudiants. Il est de mon devoir en tant que Secrétaire général de l’organisation mère des étudiants de me préoccuper et de soutenir tous ceux qui sont atteints dans leurs intégrités physiques. Raison pour laquelle, je souhaite que tous ceux qui ont agi de la sorte soient poursuivis, sanctionnés et punis. La Fesci que je dirige ne peut pas cautionner encore moins tolérer de tels agissements violents. J’invite les autorités à qui nous avons donné notre parole de faire de la Fesci une organisation d’étudiants consciente des enjeux qui sont les leurs en allant à l’école sans commettre des actes de violence d’ouvrir une enquête. Nous ne pouvons pas faire des tournées dans des établissements afin de ramener le calme et la sérénité entre élèves et étudiants pour qu’à la fin des étudiants se réclamant de la Fesci agissent aussi violemment. Il faut que ces derniers répondent de leurs actes, » a martelé Afa.

Joint pour avoir sa version des faits, l’actuel Secrétaire général de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ageeci), Koné Fanzin a condamné  le comportement des membres supposés de la Fesci. «  Les faits se sont passés à Adjamé à la gare nord. Alors qu’il était dans le rang pour embarquer comme tous les usagers, l’étudiant Bakayoko Aboulaye, membre de l’Ageeci au département de Physique-chimie a été pris à partie par des éléments se réclamant de la Fesci. Dans l’altercation qui s’en est suivi, Bakayoko aboulaye a été poignardé au couteau à la joue gauche. Informé, des étudiants de l’Ageeci se sont rendus au campus au département de physique-chimie  pour demander des comptes aux agresseurs de leur camarade. Deux  d’entre eux ont été bastonnés, avant d’être faits prisonniers par la Fesci. Pris en otage, ils sont restés longtemps dans le bas-fond entre le campus et la cité Mermoz. Le SG de Cocody,  Berthé Seydou au département d’Anglais  a été à son tour agressé à la machette. Il se trouve aux urgences du CHU de Treichville, où il est interné. Un autre étudiant du nom de Driffou, au département de SLVT membre de l’Ageeci a été pris. Il est porté disparu…J’ai échangé avec le camarade Fulgence Assi de la Fesci pour ramener le calme, mais, il semble qu’il n’arrive pas à maîtriser ses camarades. Toutefois, nous espérons que tout va rentrer dans l’ordre pour que le calme revienne définitivement au sein de la grande famille des étudiants. »

En tout état  de cause, le constat est que les machettes ont refait surface dans le milieu estudiantin à cause du laxisme  de certaines autorités en charge de l’éducation en général et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en particulier. Car, ils sont nombreux, les observateurs qui s’expliquent difficilement le fait qu’au moment où, la Sotra dispose d’une police à charge d’assurer la sécurité de ses agents et des usagers, curieusement ce sont les étudiants qui s’arrogent cette prérogative. Les mêmes observateurs se demandent à quoi servent les forces régulières  de sécurité, payées avec l’argent du contribuable, qu’elles sont censées assurer la sécurité au quotidien. Nous y reviendrons.

EKB

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