Affaire ‘’mandat d’amener contre Soro’’ : Que recherchait la magistrate Khéris ?
CIV lepointsur.com (Abidjan, 9-12-2015) L’affaire ‘’mandat d’amener contre Soro’’ a connu son épilogue dans la soirée du mardi 8 décembre 2015, avec l’annulation de la convocation émise contre le Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne Soro Guillaume par la magistrate Sabine Khéris. Une annulation intervenue après une vive protestation de l’Etat ivoirien contenue dans un courrier remis à l’Ambassadeur de France par le ministre ivoirien des Affaires étrangères Diby Koffi Charles.
Evidemment, ce dénouement contribue à préserver les relations séculaires entre la Côte d’Ivoire et la France depuis belle lurette. D’autant plus qu’avant l’annulation dudit mandat d’amener, la juge française a officiellement présenté ses excuses à l’Etat ivoirien. « Je présente mes excuses à la République de Côte d’Ivoire et à Monsieur SORO Guillaume Président du Parlement ivoirien. J’ai été induite en erreur », indique la juge d’instruction.
Certes, la convocation contre le PAN est désormais levée, mais des questions méritent d’être posées quant à la légèreté avec laquelle le mandat d’amener a été émis. Qu’est-ce qui a bien pu pousser la Magistrate à émettre une telle convocation à la deuxième personnalité d’un pays, fut-il ancienne colonie de la France ? Quelles étaient en réalité, les intentions inavouées de la juge d’instruction française, en foulant au pied toutes les règles et lois de diplomatie et d’immunité dont jouissait le PAN, d’autant qu’il était en mission officielle, muni d’un ordre de mission, dûment signé par le Président Alassane Ouattara dans le cadre de la 21e Conférence de l’Onu sur le climat à Paris ?
Seules Sabine Khéris, magistrate hors hiérarchie de la République française (pays dont la notoriété en matière de droit des hommes a dépassé les frontières) et Habiba Touré, l’avocate (sic) de Michel Gbagbo qui est à l’origine de la procédure contre le PAN Guillaume Soro pourront répondre. Toutefois, s’il y a un fait qui saute aux yeux, c’est incontestablement la violation flagrante de l’immunité du N°2 ivoirien sur la base d’une plainte de Michel Gbagbo qui est à déplorer.
En effet, sans tenir compte du Droit international, de ce que les avocats français de Guillaume Soro ont qualifié de « méconnaissance des pratiques et usages diplomatiques admis et reconnus », la juge d’instruction française faisant preuve d’un certain zèle, emprunt de mépris et de désinvolture, à l’égard de la 2e personnalité du pays et foulant dangereusement au pied, les relations diplomatiques entre la République de Côte d’Ivoire et la France a failli créer un incident diplomatique sans précédent.
Incident diplomatique
Bien entendu, ce qui devait arriver est arrivé. Avec à la clef, une convocation sine die de l’Ambassadeur français en Côte d’Ivoire par les autorités ivoiriennes qui lui ont exprimé de vive voix, leur mécontentement et exigé l’annulation du mandat d’amener émis contre le PAN Guillaume Kigbafory Soro. Et pourtant, il aurait fallu à la juge d’instruction française de bien réciter son cours de droit, en faisant sienne le respect sacro-saint des normes juridiques qui régissent le droit international pour que cet incident provoqué par son zèle ne survienne point.
Un incident regrettable qui, fort heureusement, s’est vite dissipé eu égard à l’intelligence et la sagacité des autorités ivoiriennes qui ont préféré mettre en avant les intérêts du peuple français que l’on sait nombreux en Côte d’Ivoire. A une époque récente, il est évident que cela aurait suscité une levée de bois verts à l’encontre de tous les Français vivant dans ce pays. Suivez mon regard. Le moins que l’on puisse souhaiter, c’est d’éviter dorénavant ce genre de décisions fantaisistes qui pourraient avoir des conséquences fâcheuses.
Idrissa Konaté
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