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Affaire Bernard Ripert/ L’UIA s’adresse au Garde des Sceaux (communiqué) # BernardRipert


Abidjan, 27-05-16 (lepointsur.com)- L’avocat « historique » d’Action Directe, Me Bernard Ripert est sorti mercredi 25 mai 2016, soir du centre spécialisé en psychiatrie de Bassens (Savoie) où il avait été interné d’office, le lundi 23 mai 2016. L’Union Internationale des Avocats (UIA)  estime que ce type de mesures prises par le Ministère Public est « intolérable ».

L'avocat Bernard Ripert est sorti du centre de psychiatrie de Savoie. | Photo: AFP

L’avocat Bernard Ripert est sorti du centre de psychiatrie de Savoie. | Photo: AFP

Si l’association se réjouit de la levée de la mesure d’hospitalisation à l’encontre de l’avocat français Bernard Ripert, elle reste toujours très concernée par l’interpellation et le traitement dont il a été  l’objet  depuis le 23 mai dernier, dans un communiqué de presse don lepointsur.com a reçu copie, l’UIA estime que ce type de mesures prises par le Ministère Public est « intolérable », car portant une atteinte irréparable à la réputation de l’avocat et de la profession en général et s’inquiète des conséquences que cela pourrait entraîner dans les relations de coopération et confiance qui devraient exister entre le Ministère Public et la Défense en général.

En effet, selon les informations recueillies par l’UIA, les conditions dans lesquelles, les mesures de garde à vue, d’hospitalisation d’office et de suspension provisoire ordonnées à l’encontre de Maître Ripert soulèvent, en effet, de vives inquiétudes quant au respect des principes essentiels de la profession et des droits de la défense.

Dans un courrier adressé ce jour par le Président de l’UIA, Jean-Jacques Uettwiller, au Garde des Sceaux français, Jean-Jacques Urvoas, l’UIA rappelle les obligations « qui pèsent sur les autorités quant aux garanties qui doivent être fournies à la profession d’avocat de pouvoir exercer de façon libre et indépendante », énumérées notamment dans les Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du Barreau.

Elle a également demandé au Ministre français  de prendre  toutes les mesures  pour s’assurer que : la sécurité et l’intégrité physique et psychologique de Me Ripert soient pleinement garanties ; qu’une enquête soit immédiatement ouverte concernant les circonstances entourant l’arrestation et la décision d’hospitalisation d’office de Me Ripert ; que les procédures pénale et disciplinaire initiées à l’encontre de Me Ripert soient menées dans la plus grande impartialité et dans le respect des principes des droits de la défense et du procès équitable ; et enfin que tous les avocats français puissent s’acquitter de leurs légitimes fonctions professionnelles, sans crainte d’intimidations et/ou poursuites.

Selon le confrère, ouest-france.fr, Me Bernard Ripert avait été interpellé lundi matin et placé en garde à vue à Grenoble pour des faits « d’intimidation envers un magistrat ». Hospitalisé pour un problème d’hypertension durant sa garde à vue, une expertise psychiatrique avait conclu que son état justifiait « une hospitalisation sous contrainte », selon le parquet. Mais, selon Julian Durand, avocat qui assistait Me Ripert en garde à vue, deux avis psychiatriques ont depuis contredit le premier, ce qui a conduit la préfecture de l’Isère à lever la mesure d’internement.

Un internement qui avait d’ailleurs suscité l’émoi des avocats, alors que le parquet justifiait sa décision par la « dangerosité » de Me Bernard Ripert, 65 ans. « Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte », avait ainsi déclaré Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble, qui avait ensuite levé la garde à vue visant le magistrat.

Coutumier des coups d’éclat et des provocations, Me Bernard Ripert a déjà été condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires. Dans ce cadre, Me Ripert avait été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait « triché » et « menti ». Il doit être jugé le 2 juin par la cour d’appel pour ces manquements déontologiques.

Créée en 1927, l’Union Internationale des Avocats (UIA) est la plus ancienne association professionnelle regroupant plus de deux millions d’avocats au travers de ses membres collectifs et individuels répartis dans plus de 110 pays.

L’un des buts majeurs de l’UIA,  est   la promotion des principes essentiels de la profession d’avocat ; la contribution à l’établissement d’un ordre juridique international basé sur les principes des Droits de l’Homme et de la Justice entre nations, par la loi et pour la paix ; la défense des avocats et leurs clients.

Sériba Koné

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