Adoption de l’accord de Paris sur le climat/L’Afrique satisfait, mais…
Les lampions se sont définitivement éteins sur la conférence sur le réchauffement climatique qui s’est tenu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris. Pendant deux semaines, 195 pays, soucieux de l’avenir de la planète ont travaillé d’arrache-pied pour aboutir à un accord « équilibré » qui prend en compte en partie les préoccupations des pays Africains, dont les attentes par rapport à ce rendez-vous étaient nombreuses. Décryptage.
En allant à ce rendez-vous, les pays Africains avaient dans leurs valises plusieurs revendications. Ils étaient unanimes sur des points clairs et précis. Conscient qu’il fait partie des zones, les plus vulnérables de la planète, le continent a souhaité que cette vulnérabilité soit prise en compte. Au regard du squelette final, même si l’Afrique n’est mentionnée qu’une seule fois dans les textes adoptés, l’on peut toutefois avancer que sa voix a été largement entendue.
Le chemin quant à lui, reste encore long. Cela, le président de la Conférence, le ministre français des affaires étrangères l’a reconnu et souligné. C’est pourquoi, a-t-il indiqué « comme président de la COP21, je conduirai des consultations spécifiques sur ce point afin d’y apporter des solutions dans la perspective de la COP22 », a déclaré Laurent Fabius, leur proposant d’engager un travail commun dans les mois à venir. L’une des revendications majeures des pays Africains est incontestablement, la limitation de l’augmentation de la température globale.
Limitation de l’augmentation de la température
Cette préoccupation des Africains, on peut le dire a été prise en compte. En effet, les 195 pays présents ont convenu de la limitation globale de la température. Mieux, ils s’accordent à ce qu’elle soit en dessous de 2°C et même voire 1,5°C. La préoccupation, relative au financement n’a pas été occultée.
Financement
Le financement de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre venant des pays du Sud fait partie de l’accord de Paris. Les textes demandent fermement aux pays développés d’amplifier leur aide financière, afin d’atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars de financements par an d’ici à 2020. Si, plusieurs pays Africains ont salué la décision des pays pollueurs d’octroyer la coquette somme de 100 milliards de dollars pour le financement, certains comme la Côte d’Ivoire ont souhaité que des propositions concrètes soient faites pour l’après 2020.
Quelques zones floues
L’accord adopté, reste maintenant que son application suive. Certains délégués soulignent l’ampleur des chantiers qui restent à accomplir pour affiner et approfondir l’accord de Paris. Evidemment, cela suscite plusieurs interrogations. Entre autres, celles concernant le financement et la façon de faire respecter l’objectif de limitation de la hausse de température.
On peut le dire. Une bataille a été gagnée. Reste, comme l’ont rappelé de nombreux orateurs et observateurs, à transformer l’essai et à faire en sorte que les promesses contenues dans l’accord soient bel et bien mises en œuvre. Car, s’il est vrai qu’une bataille a été gagnée, force est cependant de reconnaître que le combat continue. Ce n’est pas le Maroc qui dira le contraire ; pays qui accueillera la COP22 l’année prochaine.
EKB