En prélude à l’élection présidentielle, la Fondation Adayé Kessiè poursuit son Adayé Tour 2025.

Tanda, le 3 juin 2025 (lepointsur.com) – Après son lancement officiel le 19 mai à Bondoukou, la caravane a successivement sillonné Sorobango, Sapli-Sépingo, Flakêdougou (sous-préfecture de Laoudiba), Sandégué (28-29 mai), Transua (31 mai-1er juin), puis Assuéfry (1er-2 juin). Du 2 au 3 juin, c’est le département de Tanda qui a accueilli cette étape symbolique, marquée par la présence des autorités administratives, coutumières, politiques et religieuses, ainsi qu’un large public.

Une mobilisation festive et pédagogique pour éveiller les consciences

Dès le 2 juin 2025, veille de la cérémonie officielle, Tanda a servi de scène à une effervescence inédite. La place publique s’est animée de concerts, danses traditionnelles, sketchs engagés et débats ouverts. Au cœur de cette ambiance festive : un objectif clair, toucher toutes les franges de la population — jeunes, femmes, chefs coutumiers, citoyens — afin de désamorcer les tensions latentes avant qu’elles ne deviennent ingérables.

Le Chef de la province Angobia

Le lendemain, mardi 3 juin, la cérémonie officielle a été ponctuée de moments forts : libation traditionnelle conduite par Dabôlô Aziô, prestation artistique locale et concours de danse. Malgré une faible participation la troupe « Obidombié » de Tangamourou a été sélectionnée pour représenter Tanda à la 10ᵉ édition du Festival Adayé Kessiè prévu du 2 au 6 décembre 2025 à Tabagne.

Discours d’acteurs clés : appel à la vigilance et à la responsabilité collective

Troupe « Obidombié » de Tangamourou

Le président de la Fondation Adayé Kessiè, Bini Ouattara Daouda, a livré un message fort sur la valeur des alliances interethniques dans la région du Gontougo, citant en exemple la paix sociale qui y règne grâce à la solidarité entre peuples. Il a exhorté les populations et les autorités à faire de la cohésion un pilier de leur quotidien :

« La paix ne doit pas être une exception en période électorale, elle doit être une norme. »

Il a également souligné l’importance de préserver les danses traditionnelles, véritables marqueurs identitaires aujourd’hui menacés de disparition.

De son côté, le 3ᵉ adjoint au maire de Tanda, M. Appia, a salué l’initiative :

« Nous devons tous prôner la paix avant, pendant et après les élections. »

Le préfet de Tanda, Koné Tamkolly Benoît, a quant à lui appelé à la justice sociale comme socle d’une paix durable :

« Je vous invite à devenir les artisans de cette paix durable. »

Parmi les autres voix marquantes, Nanan Kouakou Krémé, au nom de la chefferie traditionnelle, a exprimé gratitude et encouragements à l’endroit de M. Bini Ouattara Daouda, tout en relayant les doléances économiques des populations rurales, notamment la lenteur dans l’écoulement des noix de cajou.

Enfin, l’Abbé Célestin Ibrago, au nom de la Conférence des évêques de Côte d’Ivoire, a élevé une prière pour une paix durable et sincère en Côte d’Ivoire.

Une stratégie de proximité pour des résultats durables

En intégrant la culture et le dialogue communautaire, l’Adayé Tour mise sur une pédagogie de proximité, souvent plus efficace que les campagnes institutionnelles. L’idée est de prévenir plutôt que de guérir : désamorcer les tensions avant qu’elles ne se transforment en conflits. Les discours haineux, la manipulation politique et les fractures communautaires sont ainsi placés au centre des préoccupations de cette tournée.

Vers une couverture nationale

Après Tanda, la caravane mettra le cap sur Gouméré, toujours dans la région du Gontougo. L’objectif affiché est clair : sillonner toutes les régions du pays d’ici octobre, afin de bâtir une paix durable à la base, dans chaque village, chaque quartier, chaque famille.

Médard KOFFI, envoyé spécial à Tanda

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