Culture

[Adayé Kessiè Festival 2024] Tabagne ouvre les festivités de la 9ᵉ édition ce mercredi 30 octobre


Tabagne, le 30-10-2024 (lepointsur.com) Sous le thème « Peuples transfrontaliers, les valeurs traditionnelles en partage », la neuvième édition de l’Adayé Kessiè Festival a démarré avec éclat ce mercredi 30 octobre 2024 à Tabagne, dans la région du Gontougo, Côte d’Ivoire. Cet événement, célébré depuis 2015, est devenu un espace emblématique de rencontre et de partage entre les peuples de la région, notamment ceux issus des zones frontalières de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Il vise à renforcer la cohésion sociale et à valoriser les traditions communes partagées par les deux nations

Dans son allocution d’ouverture, Ouattara Bini Daouda, Commissaire général du festival, a rappelé l’importance de cet événement pour la consolidation des liens entre les peuples transfrontaliers. « Nous sommes un peuple unique, un pont vivant entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Cette édition doit être riche en partages pour que chacun puisse mieux comprendre et apprécier les valeurs que nous avons en commun », a-t-il déclaré, exprimant sa vision d’une solidarité frontalière forte.

Les festivités, qui s’étendront jusqu’au 2 novembre, incluent un circuit touristique inédit le long de la frontière ivoiro-ghanéenne. Ce parcours permettra aux visiteurs de découvrir des sites historiques et symboliques, comme la rivière Tain, où des batailles mémorables se sont déroulées entre les royaumes de l’époque. « Nous voulons offrir à chacun l’opportunité de s’incliner devant ce fleuve chargé d’histoire, car il représente notre patrimoine commun », a ajouté Ouattara Bini Daouda.

Le Sous-préfet de Tabagne, Alphonse KOFFI KOUASSI, représentant le Préfet de Gontougo, a également souligné l’importance de cet événement pour la paix et l’unité : « Les valeurs traditionnelles en partage contribuent non seulement à la cohésion nationale, mais également à l’intégration africaine. En ces temps de défis sécuritaires, il est primordial que les peuples frontaliers continuent de vivre en harmonie. » Il a ainsi encouragé les festivaliers à profiter de chaque moment pour renforcer les liens de fraternité et d’amitié.

Un moment fort du festival sera la tenue d’un panel de discussions à l’Université de Bondoukou, où des chercheurs et des chefs traditionnels se réuniront pour explorer les façons dont la culture peut être un vecteur de développement et d’harmonie sociale. « Nous souhaitons instaurer une synergie entre l’intelligence académique et les savoirs traditionnels pour mieux valoriser notre culture », a précisé Ouattara Bini Daouda. Ce panel vise à mettre en lumière le rôle de la recherche dans la préservation des traditions et la transmission des valeurs aux nouvelles générations.

Par ailleurs, un hommage spécial sera rendu à Sié Charles, artiste emblématique de la région, auteur de l’hymne de l’Adayé, récemment disparu, dont la modernisation de la musique traditionnelle a profondément marqué le commissariat général.

Ouattara Amadou, 5ème vice-président du Conseil régional de Gontougo, représentant le ministre d’État Adjoumani Kouassi Kobenan, a exprimé la joie et la fierté des autorités régionales : « Nos traditions, en cette période de tension mondiale, sont des vecteurs de paix et de stabilité. » Il a encouragé la population à participer activement aux festivités, symbole d’une Côte d’Ivoire résolument tournée vers le dialogue et la solidarité.

Le festival bénéficie également du soutien d’organismes tels que Côte d’Ivoire Tourisme, qui œuvre pour la promotion du potentiel touristique de la région, ainsi que du Bureau Ivoirien pour la Promotion de l’Intégration Africaine (BIPIA) et de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), qui apportent leur expertise pour favoriser une meilleure intégration à travers des échanges culturels riches et diversifiés.

La cérémonie officielle d’ouverture s’est achevée par la coupure du ruban, marquant ainsi le début de trois jours d’échanges, de spectacles et de célébrations. Cette neuvième édition de l’Adayé Kessiè Festival réaffirme son engagement envers la paix et l’unité des peuples frontaliers, en rappelant que la culture peut être un pont solide entre les nations.

Médard KOFFI à Tabagne

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