[Action Sociale] À Dalagbé, le Kalieh Festival fait jaillir l’espoir avec un château d’eau
Le Kalieh Festival dépasse la simple célébration culturelle en offrant un château d’eau au village de Dalagbé. Une initiative saluée par les habitants qui voient leur quotidien transformé grâce à un meilleur accès à l’eau potable.
Dalagbé (Dianra), le 12 avril 2025 (lepointsur.com) – Le Kalieh Festival, événement dédié à la valorisation du patrimoine culturel local, vient de poser un geste concret à fort impact social : la remise d’un château d’eau au village de Dalagbé, ce samedi 12 avril 2025. Ce geste salué unanimement par les habitants illustre une volonté affirmée de concilier tradition et développement.
Sous le regard ému des villageois, le chef de village, Bakayoko Nalougo, n’a pas caché sa gratitude :
« Je remercie le commissaire général du Kalieh Festival. Nous sommes très heureux pour ce château qu’il vient de nous offrir. Cela va résoudre, un tant soit peu, le problème d’eau dans le village. L’eau est un fardeau pour nos femmes. »
Une situation que Koné Songuoumon, responsable des femmes de Dalagbé, a décrite avec émotion :
« Nous sommes plus que soulagées car l’eau est source de vie. À cause du manque d’eau, nous n’arrivions plus à cuisiner pour nos maris et enfants. Nous passions parfois des nuits sans manger. L’eau de marigot que nous consommions nous rendait souvent malades. »
Un festival à vocation citoyenne
Pour le Professeur Nanourougo Coulibaly, Commissaire général du Kalieh Festival, cette action sociale est au cœur d’une vision plus large.
« Le Kalieh Festival est un moment de fête, certes, mais aussi une opportunité d’action solidaire. Ce château d’eau est une réponse à une urgence vitale : l’accès à l’eau potable. L’école, la maternité et une grande partie du village étaient jusqu’ici privées d’eau courante. »
Grâce à des partenariats avec des structures telles que la Fondation Kelemou, le festival a réussi à faire aboutir un projet dont les bénéfices seront tangibles pour des centaines de personnes.
« Une femme pouvait passer 35 minutes par jour à chercher de l’eau. Ce temps est réduit à 20 minutes avec ce château. C’est du temps rendu à la famille, à l’éducation, ou à des activités économiques. », a-t-il expliqué.
Culture, tradition et espoir d’un développement durable
Pour les cadres du village, ce château d’eau est une récompense méritée. Professeur Bamba Ngaladjo, ressortissant de Dalagbé, a rappelé le rôle catalyseur du festival dans la promotion des traditions locales.
« Le lancement du festival, l’an dernier, a permis de faire connaître nos danses et nos rythmes initiatiques. Aujourd’hui, ce château d’eau est un prolongement de cet engagement. »
Il a aussi souligné l’importance de pérenniser cette dynamique en appelant à plus de partenariats pour doter le village d’autres infrastructures de base :
« Je disais au chef de village qu’il fallait beaucoup de sacrifices pour multiplier les projets. Grâce au festival, le rêve devient réalité. »
Un modèle à suivre
Au-delà de Dalagbé, le Kalieh Festival veut essaimer. L’an dernier, plus de 300 livres ont été offerts au lycée de Dianra. Pour les prochaines éditions, des actions de reboisement avec la SODEFOR et de promotion touristique avec Côte d’Ivoire Tourisme sont déjà en cours.
« Nous appelons tous les partenaires à nous rejoindre. Chaque geste compte. L’année prochaine, nous ferons encore plus, mais nos moyens sont limités. L’aide extérieure est essentielle pour poursuivre cette mission », a conclu Coulibaly.
À Dalagbé, la fête est finie, mais l’eau coule désormais. Preuve qu’un festival peut aussi changer la vie, durablement.
Médard KOFFI depuis Dianra