[Acquittement de Gbagbo et de Blé Goudé] Les victimes d’Abobo enflamment des pneus dans les rues et saccagent tout
–‘’Ce sont des manifestations non autorisées’’, déplore Mamadou Koulibaly
–Le gouvernement appelle au calme
Abidjan, 16-1er-2019 (lepointsur.com) Les victimes de la crise postélectorale de 2011 ne sont pas du tout contentes de « l’acquittement et la libération immédiate », prononcé par la Cour pénale internationale (CPI) concernant l’ex- président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et de son ministre Blé Goudé.
Ils l’ont exprimé à travers de violentes manifestations, mercredi à Abobo, un quartier populaire au Nord d’Abidjan. Les manifestants, pour la plupart des femmes ont érigé des barricades au rond-point d’Abobo-Banco, brandissant des écriteaux sur lesquels l’on pouvait lire, «Gbagbo assassin, Blé Goudé criminel, Non à la libération des criminels, on ne peut pas accepter la libération de Gbagbo. Les crimes ne resteront pas impunis…».
Le président de la Liberté et démocratie pour la République (Lider), Mamadou Koulibaly qui fait le même constat présente le décor : « Nous signalons au maire d’Abobo, également ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, qu’en ce moment, devant sa mairie, des gens bloquent les rues et brûlent des pneus qui détériorent la chaussée, sans qu’aucun élément de la gendarmerie, de la police, de la police municipale, des CRS, des anti-émeutes, des pompiers n’interviennent », interpelle-t-il.
Par ailleurs ajoute-il, « nous attirons l’attention du procureur de la République Richard Adou sur le fait qu’il s’agit là d’un flagrant délit de graves troubles à l’ordre public, dont les auteurs et instigateurs doivent être poursuivis avec célérité et sévérité ».
A ministre de l’Intérieur et de la sécurité, M. Koulibaly écrit ce qui suit : « Nous faisons remarquer au ministre de l’Intérieur, Sidiki Diakité, que des manifestions non autorisées contre la libération de Laurent Gbagbo ont eu lieu ce matin à Abobo-la-guerre, sans aucune répression ».
Par ailleurs, conclut-il « nous en déduisons que le droit de manifestation a été rétabli en Côte d’Ivoire et que l’on peut dorénavant manifester librement et spontanément contre le code électoral, contre la cherté de la vie, contre la non-installation des maires, contre la non-poursuite des auteurs des massacres de Duekoué et Nahibly, sans pour autant être gazés, matraqués ou dispersés ».
Pour les manifestants, en effet, si la CPI reste campée sur sa décision, ils feront appel. Il est à rappeler que mardi, l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo et ses partisans ont exprimé leur joie à Abidjan, notamment à Yopougon, où ils ont pris d’assaut les points chauds, esquissant des pas de danses. Poursuivis pour quatre chefs de crimes contre l’humanité pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011 qui a fait officiellement 3000 morts, Laurent Gbagbo et Blé Goudé attendent ce jour, le verdict final de la cour.
Quant au gouvernement, il prend note de la décision de la CPI. Il prend note également de la décision du procureur de faire appel. « Des mesures seront prises pour les victimes. Le gouvernement souhaite que cette décision aille dans le sens de la décrispation », indique-t-il avant d’appeler ‘’les populations au calme, au pardon et à la réconciliation’’.
Opportune Bath
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