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[Abidjan] Ces trous de la mort qui nécessitent d’importantes mesures de sécurité


Duékoué, le 31-12-2024 (lepointsur.com) – Le début et la fin du mandat du Président Alassane Ouattara ont été marqués respectivement par de graves accidents survenus dans des gigantesques trous béants creusés pour réaliser des projets immobiliers à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Retour sur ces différents drames qui, survenus en 2013 et en 2024, soulèvent de sérieux problèmes de sécurisation des chantiers dans le domaine des grands travaux en Côte d’Ivoire. 

Août 2013, du plaisir cognitif au drame collectif des Ivoiriens, « fana » des jeux de lumière

La première célébration en grande pompe de la fête d’indépendance de la Côte d’Ivoire sous le Président Alassane Ouattara s’est soldée par un échec cuisant, avec plusieurs vies perdues lors d’une bousculade au Plateau, dans un grand trou creusé par une entreprise pourtant spécialisée dans les grands travaux, en face du stade Félix Houphouët-Boigny, non loin des Finances. Au moins une cinquantaine de vies y avaient échoué, suite à une folle rumeur d’attaque par des quidams. La fameuse phrase « Ils arrivent » prononcée par un individu non identifié aura suffit pour faire périr les adèptes de Prométhée en face du mythique stade Félix Houphouët-Boigny au Plateau.

Décembre 2024, de la tentative de déviation d’un véhicule personnel par un bus de la SOTRA, à 26 victimes innocentes

De 2013 à 2024, 11 ans après le premier drame produit devant le stade Félix Houphouët-Boigny au Plateau du fait de la piètre sécurisation d’un chantier de construction d’immeuble, un autre site sis à quelques microns du District autonome d’Abidjan vient de faire aussi des victimes à la Sorbonne : 26 innocentes personnes dont 1 décédée et 25 blessées dans un trou gigantesque d’une dizaine de mètres, piégées dans un auto-bus de la compagnie SOTRA.

Bien avant ce drame, dans la Commune de Yopougon, le corps sans vie d’un enfant a été retrouvé dans un trou gigantesque creusé pour construire une piscine à MICAO.

Similitude entre les faits en 2013 et en 2024

Sur les lieux où avaient échoué des innocentes vies pourtant sorties pour des plaisirs cognitifs, force a été donnée de constater que ce trou gigantesque d’une profondeur de plus de 10 mètres creusé pour construire un immeuble au Plateau était simplement entouré d’une clôture faite de feuilles de tôles soutenues par des piliers en bois. Dans les environs, point de bétons impressionnants à même de contrer toute chute libre d’un quelconque objet en ce lieu.

Tout comme le premier chantier en 2013, ce second chantier du 26 décembre dernier sis à l’angle d’un croisement de chemin ne disposait d’aucune balise solide à même de contrer toute chute libre d’un quelconque objet projeté, excepté une cloture en tôles soutenues par des piliers en bois. Que dire du site de Yopougon?

Accidents sur les chantiers, responsabilités diverses partagées entre les différents acteurs

Diverses responsabilités sont à partager dans tous ces accidents qui surviennent et se ressemblent étrangement d’une année à une autre, d’un chantier à un autre, avec les mêmes effets : le drame collectif des populations, la veille et le lendemain des fêtes nationales. Ainsi, des promoteurs de travaux aux entreprises retenues, en passant par les structures étatiques assermentées pour les suivis de ces chantiers, les cachiers de charge doivent-ils être passés à la loupe et/ou revus, pour dire tout net.

En clair, quels sont les cahiers de charge des services du ministère de la construction, du District autonome d’Abidjan, des Mairies et du Bureau National d’Étude Technique et de Dévelopment (BNETD) dans les suivis des grands travaux en Côte d’Ivoire? En de termes beaucoup plus approfondis, à laquelle des structures revient donc la primauté de veiller à la sécurisation des sites des grands travaux en Côte d’Ivoire?

Après le récent drame survenu au Plateau le 26 décembre 2024 dernier, une enquête certes a imméduatement été ouverte par les autorités compétentes pour situer les responsabilités. Déjà, sur les réseaux sociaux, les commentaires vont bon train et la grande majorité ne tarde pas à « crucifier » le conducteur du véhicule personnel très hésitant et qui était pourtant bien visible, dans un espace très ouvert, à un croisement de voies. Or, tout ce drame produit pouvait bien être évité si et seulement si le trou gigantesque de ce chantier visité constamment par les services assermentés de la Nation ivoirienne était sérieusement sécurisé, avec de nombreuses barres de bétons impressionnants et armés posés ça et là, dans ses environs, pour stoper le bus de la SOTRA dans sa folle course. Si aujourd’hui est gâté, demain peut être « tchô » (Ndlr: Mot noushi qui signifie bien en langue française), à moins que la tête farcie d’émergence, l’on s’inspire souvent du passé douloureux et collectif pour prévenir le futur radieux des citoyens ivoiriens.

Lainé Gonkanou, Correspondant Régional

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