À 13%, François Hollande au plus bas dans l’histoire du baromètre Figaro Magazine
57% des Français ne font «pas du tout» confiance au président. Une chute de confiance «inédite» alors que normalement, le baromètre de rentrée est plutôt positif pour les gouvernants.
Catastrophique! S’il est un mot pour qualifier la rentrée politique de François Hollande, celui-ci correspond parfaitement. Le président de la République avait peaufiné sa rentrée, il devait multiplier les annonces, il avait prévu d’«accélérer» le rythme des réformes… Patatras! Il a dû en catastrophe remanier son gouvernement après les affronts répétés de son ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, essayer de faire diversion à la sortie hypermédiatisée du livre de son ancienne compagne, Valérie Trierweiler (Merci pour ce moment, aux éditions Les Arènes), et maintenant affronter la sortie du baromètre TNS Sofres-Sopra, qui achève de transformer la rentrée du chef de l’État en cauchemar. Jamais depuis 1978 la cote de confiance d’un président de la République n’était tombée aussi bas. Jacques Chirac avait bien atteint un plancher à 16 % de confiance. Mais c’était en juillet 2006, à la fin de son second mandat de chef de l’Etat. Les Français se préparaient déjà à l’élection présidentielle de 2007.
Nous n’en sommes pas encore à la moitié du quinquennat de François Hollande et déjà les Français rejettent celui qu’ils ont élu en mai 2012! «La spirale négative connaît un mouvement d’accélération inédit», constate un spécialiste des sondages, impressionné par la chute estivale du président alors que, normalement, le baromètre de rentrée est plutôt positif pour les gouvernants, dans la mesure où les personnes interrogées le sont, pendant les vacances et qu’elles ont tendance à être plus indulgentes.
Cette fois-ci, pour François Hollande et Manuel Valls, l’indulgence n’est plus de mise! 57 % des Français ne font «pas du tout» confiance au président, un score extrêmement élevé, qui montre l’exaspération des gens au lendemain de la publication des chiffres du chômage. Les Français n’ont pas oublié qu’il y a un an, le chef de l’Etat promettait l’inversion de cette courbe… Du coup, c’est la courbe de la popularité de Hollande que les Français ont inversée. Et ils en ont profité pour inverser celle de son premier ministre. En perdant 14 points en un été, la courbe de popularité de Manuel Valls atteint un plancher dangereux: elle se retrouve au même niveau (30%) que celle d’Édith Cresson, plus basse que celle de Jean-Marc Ayrault (34 %) au bout de six mois à Matignon… Deux comparaisons qui ne plairont pas au chef du gouvernement mais qui montrent que le pari de Manuel Valls est en passe d’échouer. Non seulement il n’a pas réussi à faire remonter le président de la République, mais il est entraîné dans sa chute vertigineuse.
«Une grosse déception»
L’un comme l’autre sont désormais minoritaires dans leur camp: 34 % des sympathisants de gauche font confiance au président (48 % au premier ministre). Même ceux du PS doutent de celui qu’ils ont élu: 44 % d’entre eux seulement lui font confiance. Manuel Valls arrive à garder la confiance de 61 % d’entre eux. «Franchement, je suis abattu. Il y a eu un espoir et aujourd’hui, c’est vraiment une grosse déception.» C’est Yannick Noah qui s’exprime et assène le coup de grâce. Celui qui a fait l’ouverture musicale du fameux discours du Bourget en janvier 2012, l’homme qui, sous le quinquennat précédent, se revendiquait de gauche au point de devenir la bête noire des soutiens de Nicolas Sarkozy, rejoint désormais le camp des déçus du hollandisme! Un camp où figurait déjà Laurent Ruquier, l’animateur qui a toujours affirmé ses convictions de gauche et qui a assuré fin août sur France 3 qu’il regrettait d’avoir voté pour Hollande en 2012!
«Les m… volent en escadrille», assurait Jacques Chirac. François Hollande peut en témoigner. Rien en cette rentrée, aucun événement qui lui permette de rebondir ou de retrouver de l’oxygène. Ses anciens ministres, Cécile Duflot comme Arnaud Montebourg, publient ou s’expriment dans des livres à charge qui achèvent de convaincre les électeurs de gauche qu’il n’est pas à la hauteur. «Il ment tout le temps», assure son ancien ministre de l’Économie. «Hollande n’est le président de personne», ajoute son ancienne ministre du Logement. Face à ces attaques, le chef de l’État ne trouve pas grand monde dans son camp pour venir à son aide. Comme si, un peu plus de deux ans avant l’échéance, son camp l’avait déjà effacé.
De notre correspondante Maty Gauthier Fanny avec Carl Meeus Figaro