Une vue du siège du PDCI, noyée dans la broussaille Ph.EKB

Abidjan-19-04-16 (lepointsur.com)Alors même que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) célèbre en grande pompe ses 70 ans d’existence, l’héritage des symboles du Bélier de Yamoussoukro Félix Houphoue-Boigny sont quasiment inexistants. De la maison du parti à Treichville, au siège de Yamoussoukro, en passant par la résidence de Marcory-Biétry, les vestiges du plus vieux parti d’Afrique contrastent avec tout le brouhaha autour de ladite célébration.

Au programme des festivités marquant les 70 ans du PDCI-RDA figure en bonne place le pèlerinage à Yamoussoukro, ville natale du père fondateur dudit parti et cité symbole de la formation politique septuagénaire. Aussi curieux que cela puisse paraître, le joyau architectural bâti par Félix Houphouët Boigny dans la capitale politique ivoirienne a été rangé aux calendes grecques, tant il est plongé dans un état de délabrement et d’abandon à nul autre pareil.

Voilà ce qu’est devenu, par la faute de négligence des dépositaires ce qui reste du siège du parti d’Houphouet dans sa ville natale Ph.EKB

En effet, une visite surprise en ces lieux récemment(au moment où se déroulent les festivités) a permis de constater comment, les dépositaires de ce parti symbole ont abandonné certaines bâtisses du parti. Grande fut notre désolation de découvrir que ce belle maison, reflet futuriste de son concepteur qui abritait le siège du parti, présidé par Henri Konan Bédié est envahie par les arbres et la broussaille.

Comme si cela, ne suffisait pas, le siège du parti est devenu le repère des souris, voleurs, fous…Alors, la question que se posent de nombreux observateurs est de savoir, où va se dérouler le pèlerinage annoncé à grand renfort médiatique.

Des sièges et symboles du parti oubliés

 Outre, le siège de  Yamoussoukro, celui de Treichville qui faisait jadis,  la fierté de ce grand parti, est devenu la honte, idem pour la résidence située à Biétry dans la commune de Marcory qui  n’existe désormais que de nom.

« En tout cas, je ne comprends pas la logique des dépositaires de notre parti. Nous sommes nombreux, les militants qui avons salué la nouvelle de la célébration de ces 70 ans de notre part qui est un symbole de bâtisseur en Afrique. Dans notre entendement, ces festivités allaient être l’occasion pour réhabiliter  les différents sites qui symbolisent le parti. Cela paraissait également  pour nous autres, une manière  de faire renaître notre père à tous, Félix Houphouët-Boigny. Au lieu de cela, c’est à des déclarations tapageuses que nous assistons. Au lieu de songer à réhabiliter toutes les bâtisses qui sont délabrées et abandonnées. C’est vraiment dommage ! » Ces propos sont ceux de Yao K. , militant du PDCI, rencontré à Cocody, visiblement très remonté contre les responsables du parti vert-blanc.

En effet, pour ce militant, la renaissance du parti passe inéluctablement par la restauration de ses édifices, avant toute autre action. Parce que, pense-t-il, la reconquête du pouvoir d’Etat passe inéluctablement par la rénovation de tout ce qui symbolise le parti,  tombé en désuétude à cause des difficultés du parti à un certain moment de son histoire.

Dans un tel environnement, où l’illogisme le dispute à la négligence, le parti de Félix Houphouët-Boigny aura-t-il, les ressources nécessaires pour reconquérir le pouvoir d’Etat en 2020, comme souhaité par la majorité des militants ? Rien, n’est moins sûr.

EKB, envoyé spécial à Yamoussoukro

Commentaires

commentaires