[6ᵉ édition des conférences du GIABA] Les étudiants de l’UFHB au cœur des débats sur l’impact des crimes financiers et la sécurité économique régionale
Abidjan, le 27 novembre 2024 (lepointsur.com) – Le 27 novembre 2024, la Représentation Résidente de la CEDEAO à Abidjan – Cocody a accueilli, ce mercredi 27 novembre 2024, la 6ᵉ édition des conférences publiques du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA). Initialement prévue à l’Université Félix-Houphouët-Boigny (UFHB), cette rencontre a rassemblé plus de 150 étudiants issus des UFR de Droit, Sciences Économiques et Sociales et de secteurs clés, des experts et officiels pour débattre du thème : « L’impact des crimes économiques et financiers sur le développement régional et la voie à suivre ».
Un débat stratégiquement axé sur la jeunesse
Présidée par Mme Fanta Cissé, Représentante Résidente de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, la conférence a souligné l’importance d’impliquer la jeunesse dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Dans son discours d’ouverture, le Professeur Vincent Monsan, Vice-Président chargé de l’Enseignement à l’UFHB, a exprimé la fierté de l’université d’être partenaire de cet événement. Il a salué les efforts du GIABA et des institutions comme la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG).
Selon le Pr Monsan, « l’université, en tant que citadelle du savoir, doit jouer un rôle central dans la lutte contre les crimes financiers », en mobilisant la recherche pour anticiper les risques et proposer des solutions adaptées.
L’appel à la mobilisation des jeunes
Le Général Idrissa Touré, Président de la CENTIF-CI et Correspondant national du GIABA, a insisté sur l’importance de sensibiliser les jeunes. « Comprendre les mécanismes du blanchiment et du financement du terrorisme est essentiel pour mieux cerner leur impact sur nos économies », a-t-il déclaré.
Le GIABA souhaite transformer les jeunes en vigies communautaires, capables de détecter et signaler les activités suspectes. Cette mobilisation vise à créer un réseau de leaders engagés pour un environnement économique sécurisé. « Les crimes financiers sont un cancer pour notre développement. Il est urgent d’agir », a martelé le Général Touré.
L’impact économique des crimes financiers
Lors de son intervention, Régina Tiensbande Bandé, gestionnaire du Centre d’information du GIABA en Côte d’Ivoire, représentant le directeur général du GIABA, a dressé un tableau alarmant : l’Afrique perd près de 90 milliards de dollars par an à cause des flux financiers illicites. Ces fonds, issus de la corruption, de l’évasion fiscale et du trafic de drogues, sapent les efforts de développement et accentuent les inégalités.
Elle a encouragé les étudiants à s’investir dans la recherche pour renforcer la gouvernance économique. « C’est ensemble que nous bâtirons des économies résilientes », a-t-elle affirmé.
Le rôle clé des Institutions Régionales
Mme Fanta Cissé a clôturé la conférence en insistant sur la Vision 2050 de la CEDEAO, qui prône une bonne gouvernance et la stabilité économique. Elle a exhorté les participants à devenir des relais dans leurs communautés. « Vous êtes les futurs cadres. Votre engagement est essentiel pour un avenir meilleur », a-t-elle déclaré.
En guise de reconnaissance, des trophées ont été remis à Mme Fatoumata Ba, Directrice des investigations à la HABG, et au Pr Vincent Monsan pour leur engagement.
Vers une mobilisation collective
Cette rencontre a permis d’affirmer l’urgence d’une mobilisation collective contre les crimes financiers. Le GIABA, en collaboration avec les universités, entend continuer à outiller la jeunesse pour relever ce défi majeur.
En somme, l’événement a marqué un pas significatif vers une implication accrue des jeunes dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, avec l’ambition d’un avenir plus sûr et prospère pour la sous-région ouest-africaine.
Médard KOFFI