Politique

[4e mandat de Ouattara] La FIDHOP dénonce un « péril démocratique » et appelle à un sursaut républicain


La FIDHOP, dirigée par Dr Boga Sako Gervais, condamne fermement l’annonce du quatrième mandat du président Ouattara, y voyant une violation de la Constitution et une menace pour la paix en Côte d’Ivoire.

Abidjan, le 30 juillet 2025 (lepointsur.com) L’annonce de la candidature du président sortant Alassane Ouattara pour un quatrième mandat à l’élection présidentielle de 2025 continue de susciter de vives réactions au sein de la société civile. Parmi les voix les plus critiques, la Fondation Ivoirienne pour l’Observation et la Surveillance des Droits de l’Homme et de la Vie Politique (FIDHOP), dirigée par le juriste et activiste Dr Boga Sako Gervais, tire la sonnette d’alarme.

Dans une déclaration rendue publique depuis Washington, le 30 juillet 2025, la FIDHOP dénonce une « trahison du peuple ivoirien » et une atteinte manifeste à l’ordre constitutionnel. Elle considère que cette nouvelle candidature viole l’article 183 de la Constitution du 8 novembre 2016, introduit justement pour limiter les mandats présidentiels à deux.

« Ouattara se fourvoie et foule aux pieds la parole donnée, » déclare la FIDHOP. L’organisation estime que l’argument d’un contexte sécuritaire dégradé dans la sous-région ouest-africaine ne saurait justifier un tel recul démocratique. Pour elle, la menace pesant sur la stabilité ivoirienne est plutôt interne, alimentée par une gouvernance jugée autoritaire, une justice à géométrie variable, et des atteintes répétées aux droits de l’Homme et aux libertés fondamentales.

La FIDHOP voit également dans cette annonce une manœuvre politique destinée à peser dans les discussions en cours sur le cadre électoral. « C’est une surenchère dans la perspective d’un dialogue politique qu’il faut désormais rendre inévitable avant l’échéance électorale, » martèle l’organisation.

Saluant par ailleurs la récente décision du Comité des droits de l’Homme de l’ONU, demandant la réinscription de Tidjane Thiam sur la liste électorale, la FIDHOP appelle à une élection présidentielle inclusive. Elle invite les autorités ivoiriennes à se conformer aux décisions similaires rendues par la Cour Africaine des Droits de l’Homme concernant Laurent Gbagbo et Guillaume Soro.

En conclusion, la FIDHOP appelle solennellement à un sursaut républicain et à la préservation de la paix. Elle exige le respect des textes fondamentaux et rappelle que l’alternance démocratique est l’un des piliers de la stabilité en Côte d’Ivoire.

Médard KOFFI

Commentaires

commentaires


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.