[1er Mai à Yopougon : L’UNATR-CI célèbre les travailleurs] Adama Bictogo plaide pour un libéralisme à visage humain centré sur la qualification
À Yopougon, l’UNATR-CI célèbre le 1er Mai ; Adama Bictogo plaide pour un libéralisme humain fondé sur la formation qualifiante et la justice sociale.
Abidjan, le 1er Mai 2025 (lepointsur.com) À l’occasion de la Fête du Travail, la Centrale syndicale UNATR-CI (Union Nationale des Travailleurs de Côte d’Ivoire) a célébré, le jeudi 1er mai 2025, sa traditionnelle journée de mobilisation sur le Boulevard Alassane Ouattara à Yopougon. Sous la houlette de son Secrétaire général Yves Kodibo, plusieurs syndicats affiliés ont pris part à un défilé haut en couleur, marqué par des messages forts en faveur de la justice sociale, de la transformation économique et de la revalorisation du travail.
Parmi les personnalités présentes, Adama Bictogo, Président de l’Assemblée nationale, s’est longuement exprimé sur les défis économiques et sociaux auxquels font face les travailleurs ivoiriens. S’il s’est réjoui de l’appréciation du diplomate Ahoua Don Mello sur la performance du modèle économique ivoirien, qu’il qualifie de « croissance éclairée » sous la houlette du Président Alassane Ouattara, Bictogo a surtout mis l’accent sur la nécessité d’un libéralisme économique assorti d’une dimension humaine.
« Le libéralisme, lorsqu’il est accompagné d’une dimension humaine, a cette force de créer non seulement la richesse, mais aussi, par conséquent, d’assurer la justice sociale », a-t-il déclaré devant un public attentif.
Placer le capital humain au cœur de la croissance
Pour le président de l’hémicycle, l’essor économique ne peut être dissocié de la condition des travailleurs. À ce titre, la transformation structurelle de la formation professionnelle apparaît comme un levier fondamental. En s’appuyant sur les exemples des pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ou encore du Maroc, de la Turquie et de la Corée du Sud, il a souligné l’importance d’un tissu d’ouvriers qualifiés pour impulser un développement durable.
« Tous ces pays ont un point commun : un socle solide d’ouvriers qualifiés. C’est cette base qui leur a permis de bâtir de véritables industries et d’assurer une croissance inclusive », a-t-il souligné, appelant à une réforme profonde de la formation technique et professionnelle en Côte d’Ivoire.
Dans un contexte marqué par un déficit criant de logements, Adama Bictogo propose d’investir dans l’industrie immobilière, qui pourrait à la fois résorber la crise du logement et générer des emplois qualifiés.
« Le 1er Mai est un moment de rappel que le développement économique ne vaut que s’il intègre la justice sociale et la dignité humaine », a-t-il martelé.
Enfin, dans un monde en mutation, marqué par des replis identitaires croissants, Adama Bictogo a réaffirmé l’engagement de la Côte d’Ivoire en faveur du multilatéralisme, convaincu que l’ouverture et la coopération internationale sont essentielles à l’amélioration continue de la qualité de la main-d’œuvre et à la transformation structurelle de l’économie nationale.
Médard KOFFI