11 avril 2011-11 avril 2014/ Le FPI écrit son histoire et fait des révélations
– Moïse Lida Kouassi : « Le pistolet en or que brandit un chef de guerre m’a été offert… »
Le Front Populaire Ivoirien (FPI) a organisé la commémoration solennelle du 3ème anniversaire du 11 avril 2011, le vendredi 11 avril 2014, au QG Laurent GBAGBO, sis à Cocody II Plateaux-Attoban.
Au menu : expositions photos, témoignages d’exilés et de prisonniers puis la conférence du président du FPI, Pascal Affi N’Guessan sur le thème: « Comprendre le 11 avril 2011 : logique pénale, réparations et réconciliation nationale. »
Neufs bâches dressées, un pupitre et une table d’honneur. Tel est le décor qui a accueilli de la haute Direction du FPI aux cadres en passant par les invités, la jeunesse et les femmes de ce parti dont le leader, Laurent Gbagbo est à la Cour Pénale Internationale, depuis la nuit du mardi au mercredi 30 novembre 2011.
Prévue pour 10 heures, la cérémonie a démarré aux environs de 11 heures. Ils étaient là, presque tous les noms connus et les moins connus. Abou Cissé, Miaka Oureto, Danielle Boni Claverie, Généviève Bro Grégbé, le Prof. Aboudramane Sangaré (celui que les militants appellent affectueusement l’icône de ce parti), l’ex-Premier ministre Aké N’Gbo, Georges Armand Ouegnin, Dr. Alphonse Douati, Sylver Nébout, Michel Amani N’Guessan, Ettien Amoakon, Séry Bailly, Lida Kouassi Moïse, Justin Koua, Konaté Navigué, Nobert Zibrabi pour ne citer que ceux-là ont bravé le soleil chaud de cette journée.
Accolades par-ci, échanges de contacts par-là dans un bruit de musique à tout rompre. L’ambiance était à son comble quand le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan a fait son entrée à la place de la cérémonie à 11 heures 8 mn. Il a fait le tour des différentes bâches pour prendre un bain de foule, et saluer certains représentants des partis politiques et associations de la société civiles proches du FPI.
Puis, vint le tour du président du comité d’organisation, le 8ème vice-président Sébastien Danon Djédjé d’ouvrir la série des allocutions. Pour lui, ce lieu de la cérémonie reste « un lieu hautement symbolique« , parce que « pillé et détruit » par les adversaires de Gbagbo, ajoutant par ailleurs que le siège de Yopougon est toujours occupé par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). « Leur objectif est que le parti sombre dans les ténèbres. Car, la force des armes a eu raison de la force de la loi« , a indiqué Sébastien Danon Djédjé.
Des témoignages et révélations
Ensuite, ce sera au tour de la petite fille de 9 ans en classe de 5è dans un établissement de la place, Séry Lou Ruth à travers un poème de dénoncer « les violences faites aux enfants« . Un moment émouvant au cours duquel on pouvait entendre les mouches voler.
Suivra le témoignage de l’ex-ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida Christine Adjobi. Elle a expliqué à l’assistance comment elle s’est retrouvée au « bunker de Laurent Gbagbo« , du 31 mars au 11 avril 2011. »Laurent Gbagbo ne préparait aucune guerre dans la mesure où le 31 mars, il devrait avoir un conseil des ministres« , a-t-elle soutenu. Et d’indiquer que durant tout le temps qu’elle a passé à la résidence présidentielle, « Laurent Gbagbo est resté serein ». « Nous commémorons la mort de la démocratie, mais nous célébrons la joie des démocrates », a conclu l’ex-ministre de la Santé.
Au nom des ex-prisonniers Gnaly Hippolyte plus connu sous le pseudonyme de « Thabo M’Béki » des parlements et agoras a dénoncé le triste sort réservé au prisonnier du bâtiment C de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA). Un bâtiment qui accueilli les « pro-Gbagbo » qui ont subi les caprices de Yacou le chinois qui, selon lui est de nationalité Guinéenne et « un bras droit » de Issiaka Ouattara dit Wattao. « N’oubliez pas les 416 détenus pro-Gbagbo qui vivent l’enfer dans les différentes prison« , a-t-il rappelé.
Quant à Lida Kouassi Moïse, il s’est appesanti sur les sévisses subis avant son départ en exil au Ghana puis au Togo. « (…) Au bout de 15 minutes, un deuxième groupe moins nombreux et moins armé, mais plus violent et plus impatient est arrivé. Ils m’ont donné un violent coup de crosse à ma hanche, je continue de souffrir de cette douleur et ils m’ont conduit dans ma chambre où en fouillant bien, ils ont découvert un coffret qui contenait une montre en or massif et un pistolet en or qui m’avait été offert par mon homologue ministre de la Défense Iranien. C’est ce pistolet qu’un chef de guerre brandit sans cesse comme un butin de luxe qui a été trouvé chez Laurent Gbagbo. C’est faux c’est mon pistolet à moi…, » a déclaré Lida Kouassi Moise ajoutant par ailleurs, « j’ai dû, à mon corps défendant partir en exil. J’ai pris le chemin de l’exil le soir de la bataille du 11 avril 2011. Ce jour là j’étais durant les combats chez moi. Non pas comme un être insouciant mais comme un militant perplexe et désespéré. Comme un acteur politique désemparé. Mais quoi que je voyais le président Laurent Gbagbo résister avec courage avec tant de dignité et avec sérénité aux bombardements de la résidence du président de la république de Côte d’Ivoire, baptisée pour les besoins de la cause le bunker de Laurent Gbagbo comme s’ il s’agit de bunker de Hitler, je n’avais nullement l’idée de partir. J’étais comme tétanisé. J’avais moi même été pendant une brève accalmie à la résidence pour lui porter un message. » Pour expliquer sa « contrainte » à l’exil. Non sans remercier l’ex-ministre togolais, André Koffigoh qui a mis tout en œuvre pour les réfugiés ivoiriens.
Dans une conférence de presse déclinée en quatre points dont le thème est : « Comprendre le 11 avril 2011 : logique pénale, réparations et réconciliation nationale », Pascal Affi N’Guessan n’est pas allé de main morte. Il a pointé du doigt la communauté internationale dans la chute de Laurent Gbagbo. « L’approfondissement de la crise est liée à l’échec des nations unies et de la communauté internationale. L’Onu n’est plus perçue comme une organisation au dessus de la mêlée« , a-t-il soutenu.
Non sans féliciter son mentor. « Il n’a jamais failli vis à vis de l’Afrique. Laurent Gbagbo a tracé une voie pour nous. On ne peut pas être dans l’action politique et s’appartenir. Il a offert son corps à l’histoire, » a indiqué le président du FPI. A l’en croire, le temps de la réconciliation étant selon lui un moment d’innovation pour sortir du passé, il exhorte le pouvoir actuel à s’approprier les États généraux de la république.
Kpan Charles
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