Zimbabwe : le chef militaire responsable de l’éviction de Mugabe devient vice-président
Une semaine après avoir démissionné de l’armée, le militaire auteur du coup de force anti-Mugabe, Constantino Chiwenga, 61 ans, est devenu jeudi 28 décembre vice-président du Zimbabwe.
L’ancien chef de l’armée qui a dirigé le coup de force ayant mis fin en novembre à trente-sept ans de règne du président Robert Mugabe a officiellement accédé, jeudi 28 décembre, à l’une des deux vice-présidences du Zimbabwe.
Le général à la retraite Constantino Chiwenga, 61 ans, a prêté serment lors d’une cérémonie à la présidence à Harare, jurant « d’observer, faire respecter et défendre la Constitution », a constaté un journaliste de l’AFP. « Je remplirai mes devoirs avec toute mon énergie et dans toute la mesure de mes compétences et aptitudes », a ajouté l’ancien militaire vêtu d’un costume noir.
Constantino Chiwenga a démissionné de l’armée la semaine passée, un peu plus d’un mois après que les militaires eurent temporairement pris le contrôle du pays dans un coup de force qui a alors obligé le président Robert Mugabe à démissionner.
Le vieux dirigeant, âgé de 93 ans, a été remplacé à la tête de l’État par Emmerson Mnangagwa, un vétéran de la politique qu’il avait limogé quelques semaines auparavant de la vice-présidence de l’État.
Vers des élections « libres et justes » en 2018 ?
Un second vice-président a également prêté serment jeudi, l’ancien ministre de la Sécurité intérieure sous Robert Mugabe, Kembo Mohadi.
Traditionnels soutiens du régime depuis l’indépendance du pays en 1980, les militaires étaient intervenus dans la nuit du 14 au 15 novembre dans les rues de Harare pour dénoncer le limogeage du vice-président Mnangagwa.
Placé en résidence surveillée, Robert Mugabe avait été lâché par son parti et avait démissionné une semaine plus tard. Le coup de force des militaires visait à empêcher son épouse, Grace Mugabe, de lui succéder. C’est elle qui avait obtenu le départ du vice-président Mnangagwa, considéré jusque-là comme le dauphin du « camarade Bob ».
Emmerson Mnangagwa a été investi président par intérim jusqu’aux élections prévues à la mi-2018. Candidat de la Zanu-PF à la présidentielle, ce dernier a promis des élections « libres et justes ». Mais ses critiques en doutent, rappelant qu’il avait été l’un des exécuteurs de la répression ordonnée pendant l’ère Mugabe.
Avec AFP