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Yopougon-Selmer : ‘’Maman Gbagbo’’ et ses deux petits-enfants portés disparus #Insécurité


Dié Célestine, la soeur cadette de ''Maman Gbagbo'' toujours introuvable après le passage des hommes armés. (Ph: Le Point Sur)

Dié Célestine, la soeur cadette de  »Maman Gbagbo » toujours introuvable après le passage des hommes armés. (Ph: Le Point Sur)

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 11-8-2016) Soutien des voisins, parents et amis. Difficile accès au salon, à cause de nombreuses personnes qui font des va-et-vient chez Antoinette Royssia épouse Meho dite ‘’Maman Gbagbo’’. Impacts de traces de balles dans le plafond. Une fillette de trois ans et un garçonnet de quatre ans portés disparus. Il s’agit de Dié Olivia et Dié Emmanuel, tous deux petits-fils de dame Meho.

L’émotion était encore vive dans la famille, quand notre équipe de reportage arrivait au domicile de dame Mého Antoinette jeudi 11 août 2016, aux environs de 9 heures à la Selmer-Gotam dans la commune de Yopougon. Le quartier encore sous le choc, les riverains ont du mal à expliquer les tirs des huit hommes armés, avec à la clé, la disparition de deux enfants. « Depuis le mercredi 10 août, ils sont introuvables », soutient Dié Célestine, la cadette de ‘’Maman Gbagbo’’

Puis d’ajouter que les deux mômes, certainement pris de peur et traumatisés par la visite peu ordinaire des hommes en armes qui tiraient à tout bout de champ, ont dû fuir pour trouver refuge loin de leur domicile. D’autant que notre interlocutrice soutient qu’ils n’ont pas été amenés avec leur mémé. « Ils ont été traumatisés par les bruits des coups de feu », raconte dame Dié Célestine d’une voix nouée.

Plusieurs impacts de balles laissés, ici dans le plafond...

Plusieurs impacts de balles laissés, ici dans le plafond…

Poursuivant, elle indique être sauvagement bastonnée par les hommes en armes qui s’en sont violemment pris à l’époux, Meho Gabriel, et Meho Raïssa, la benjamine des enfants de ‘’Maman Gbagbo’’, lorsque tous voulaient s’opposer à l’enlèvement de leur sœur, épouse et mère. Dans la foulée, elle montre les impacts de balles laissés dans le plafond du salon et sur les murs de la cuisine, après les tirs de sommation des huit individus armés.

... et là, sur les murs de la cuisine de ''Maman Gbagbo''.

… et là, sur les murs de la cuisine de  »Maman Gbagbo ».

Un triste point de la situation qui en rajoute à l’enlèvement d’Antoinette Royssia, épouse Meho dite ‘’Maman Gbagbo’’ dont la famille ne cesse de s’interroger sur les motifs réels de son enlèvement. En effet, de part et d’autre, des interrogations pour savoir si la victime avait reçu bien avant des menaces de quelques natures que ce soient, aucune précision de la part des nombreux camarades du Fpi, version Aboudrahamane Sangaré venus en soutien à la famille.

Il s’agit notamment  de Tiehi Bombert Roger-Henri, secrétaire général adjoint de la section du 16e Arrondissement de cette branche du Front populaire ivoirien et Gnakalé Serges Eric, président du Mouvement Gbagbo de Côte d’Ivoire. Le salon et la cour étaient encore bondés d’amis et camarades militants, lorsque nous prenions congé de la famille. Dans la soirée, en vue d’avoir une idée nette de l’évolution de la situation, nous interrogeons Dié Célestine autour de 17 h40.

Selon elle, aux dernières nouvelles, les deux enfants ont regagné le domicile familial en compagnie d’une tante auprès de qui ils ont trouvé refuge et qui les aurait conduits à l’abri dans le quartier de Wassakara, à quelques encablures de la Selmer. Quant à Maman Meho, elle est toujours portée disparue.

Idrissa Konaté

Encadré

Yopougon toujours en proie à l’insécurité

La psychose de l’insécurité fait encore rage dans la commune de Yopougon, plus de cinq années après la crise postélectorale qui a emporté le régime de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. Une situation suivie et marquée  par plusieurs groupes pro-Gbagbo qui lancèrent une chasse aux sorcières contre tous les pro-Ouattara. Fort heureusement, cette période de triste mémoire a été vite maîtrisée par les nouvelles autorités.

A peine sorties de cette torpeur que les populations de la plus grande commune de la Côte d’Ivoire doivent faire face au phénomène des microbes, du nom de la bande d’enfants sans foi ni loi qui tuait sans sourciller. Evidemment, la hantise de ces gamins voyous dignes du moyen âge a laissé des traces indélébiles dans plusieurs quartiers de la commune.

Le glas de ces ‘’microbes’’ n’a pas sonné que Yopougon est confrontée au phénomène d’enlèvement de citoyens. Alors que l’on croyait finie cette pratique qui avait prospéré avec  les ‘’escadrons de la mort’’ sous le régime précédent, voilà qu’il surgit à grands pas sous le mandat d’Alassane Ouattara très marqué par une constante présence des forces de l’ordre, avec l’enlèvement d’une activiste pro-Gbagbo.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que 48 heures après le passage des huit hommes armés à son domicile et malgré les nombreuses caméras plantées dans les rues, dont l’acquisition avait été portée sous les projecteurs, les traces de ‘’Maman Gbagbo’’ et de ses deux petits-enfants demeurent un mystère.

I.K

 

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