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[Washington/6 janvier 2021, 6 janvier 2022] Il y a un an le Capitole est pris d’assaut


C’était il y a un an, une foule qui venait de participer à un meeting de Donald Trump devant la Maison Blanche prenait d’assaut le Capitole à Washington alors même que le Congrès était en train de certifier les résultats de l’élection présidentielle remportée par Joe Biden. 

La journée a commencé avec un discours de Donald Trump au cours d’une manifestation intitulée Save America, Sauvez l’Amérique en français. Pendant une heure, il répète ce que les démocrates appellent depuis, son grand mensonge, et que lui maintient malgré une soixantaine de décisions de juges dont certains nommés par lui :  que l’élection a été entachée de fraudes et volée.

Tout ceci se passe alors que le Congrès est en train de certifier l’élection de Joe Biden. Et à la fin de son discours, il dit à ses partisans qu’il faut se battre et descendre Pennsylvania Avenue, l’artère qui va de la Maison Blanche au Capitole, pour pousser les élus à refuser de certifier l’élection. Ce discours a longuement été analysé pour savoir s’il s’agissait d’un encouragement à l’insurrection. Les démocrates disent que oui. Les partisans de Donald Trump minimisent, comme tout ce qu’il s’est passé ce jour-là.

Un déchaînement de violence

Le bilan de cette attaque : 5 morts et plus de 140 blessés, notamment des policiers. Plusieurs d’entre eux ont témoigné devant la commission spéciale de la Chambre des représentants. Michael Fanone, qui a tenté d’empêcher l’entrée des émeutiers dans le Capitole raconte : « À un moment pendant l’affrontement, j’ai été tiré de la ligne formée par les policiers et entraîné vers la foule. J’ai entendu quelqu’un crier : ‘J’en ai un !’. Tandis que j’étais entouré par une foule violente, ils ont arraché mon badge, ma radio et des munitions que j’avais sur moi. Ils ont commencé à me frapper. Avec leurs poings, et avec ce qui semblait être des objets métalliques durs. À un moment, je me suis retrouvé face à face avec un assaillant qui a essayé plusieurs fois de me prendre mon arme à feu. J’ai entendu crier quelqu’un dans la foule : ‘Prenez son arme et tuez-le avec sa propre arme’. J’ai été électrocuté, encore, et encore, et encore, avec un Taser. ». On est loin des embrassades et des manifestants pacifiques décrits par Donald Trump et ses partisans.

Une enquête toujours en cours

L’enquête de la commission spéciale se poursuit depuis plusieurs mois. Elle est composée de 9 membres, dont deux républicains, désormais isolés et honnis de leurs collègues. Il faut dire que la commission veut aller au bout des choses et déterminer les responsabilités. Elle a envoyé des dizaines de convocations. Et elle s’intéresse surtout à l’entourage de Donald Trump pour savoir s’il y a eu une organisation coordonnée de l’émeute, en clair une tentative de coup d’État. Il y a quelques jours, Liz Cheney, représentante républicaine du Wyoming membre de la commission et fille de l’ancien vice-président Dick Cheney expliquait que Donald Trump n’avait rien fait pour arrêter les événements, malgré les demandes répétées de son entourage. « Nous savons maintenant, nous en apprenons beaucoup sur ce que l’ancien président Trump faisait pendant l’assaut. La commission a maintenant des témoignages de première main selon lesquelles il était dans la salle à manger, à côté du bureau ovale et regardait l’attaque à la télévision. Nous savons que la salle de presse à la Maison Blanche n’est qu’à quelques pas du bureau ovale. À tout moment, le président aurait pu faire ces quelques pas et parler en direct à la télévision et dire à ses partisans qui attaquaient le Capitole d’arrêter, de se calmer, de rentrer chez eux. Et il ne l’a pas fait. C’est difficile d’imaginer un manquement à ses devoirs plus grave que celui-ci. »

Trump dans l’œil du cyclone

Le plus important dans cette déclaration, c’est le terme « témoignages de première main ». Cela signifie que malgré toutes les tentatives, toutes les pressions du clan Trump pour que ses proches ne parlent pas, quelqu’un qui était là, à la Maison Blanche, ce jour-là, dans l’entourage direct de Donald Trump, livre des informations. C’est un message à l’ancien président pour lui dire que le mur qu’il tente de construire autour de lui, ce mur a des fissures. Autre message, celui du ministre de la justice Merrick Garland qui prévient que tous les responsables seront poursuivis, quel que soit leur niveau.

Source: Rfi

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