Bouaflé, 27-09-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Ton camarade a bouclé sa visite dans la Marahoué. Une finale, à Bouaflé, chef-lieu de région aux allures de campagne électorale anticipée ! Très forte mobilisation, ferveur militante notable, des messages sans équivoque sur les banderoles, des orateurs qui rivalisaient de qualificatifs ou de propos dithyrambiques pour arracher un sourire ou des applaudissements à ton camarade. Comme disent les Ivoiriens, « il y avait foule ».

Ton camarade, pendant la visite officielle dans la Marahoué a parlé au cœur de la région. Les doléances des populations étaient nombreuses et urgentes : adduction d’eau, électrification des villages, amélioration des infrastructures scolaires et sanitaires, bitumage des voies de liaison, équipement des autorités administratives en moyens de locomotion et de travail, érection de trois sous-préfectures de la région en Départements… Certaines ont trouvé réponses. D’autres en cours de réalisation. Tiens, la route Yamoussoukro-Bouaflé, qui nous a fait tant souffrir, est désormais un tapis. Bitumage achevé.

Toutefois, l’utilisation des moyens de l’Etat et de tribune de la République à des fins partisanes a été malheureuse. Tous ceux qui étaient rassemblés au stade de Bouaflé ou qui suivaient la retransmission de la cérémonie en direct, sur les antennes de la télévision nationale, n’étaient pas forcément des militants du parti de ton camarade. Amalgames.

Ton camarade lui-même avait allumé la mèche à Sinfra, en s’en prenant sans gants, à ses adversaires politiques. À Bouaflé, il n’a pas appuyé sur la plaie. Mais il a laissé le soin à l’Etoile d’Etat de lancer les torpilles. « Monsieur le Président nous serons obligés de vous désobéir un peu si l’opposition continue de donner des mots d’ordre pour la destruction des édifices de l’état. Ils nous trouveront devant leurs portes avec la note de ce qu’ils ont détruit quand bien même que certains parmi eux sont logés dans des logements de l’Etat. Si vous lancez un appel… On se tait parce que nous ne savons pas nous fâcher à moitié… ». Il n’y a pas meilleur conditionnement des esprits à la violence et à la haine que ces propos !!!

Un pays non-limite ! Le Pouvoir menace. L’opposition menace ! L’opposition crie. Le Pouvoir crie. Tout le monde bande les muscles. Au centre, personne pour dire, « stop, on fait la politique pour construire le pays et créer les conditions d’épanouissement des citoyens et non pour mourir… ».

Et pourtant, le dialogue est à portée… Le pays cherche juste, celui qui va faire le premier pas…

Encadré/Bilan des visites dans les régions : ADO: « Le bilan d’Alassane Ouattara est positif »

Le président Alassane Ouattara a visité en neuf (9) ans, les trente et une régions du pays. La région de la Marahoué bouclait la série.

Le premier ministre Hamed Bakayoko a détaillé les réalisations dans l’ensemble des régions. « Au niveau de l’eau potable, 9476 pompes villageoises installées, 253 châteaux d’eau, au niveau de l’hydraulique villageoise améliorée, 231 réalisations. Au niveau de l’administration, 31 préfectures réhabilitées. Au niveau des résidences, celles des 31 préfets de région ont été réhabilitées ainsi celles de 76 préfets de département sur les 108. Au niveau de la Santé, 623 établissements de premier contacts réalisés. Sans compter les hôpitaux généraux au nombre de trois et les établissements régionaux, au nombre de 18. Au niveau de l’Education nationale, 33698 salles de classes construites. 277 lycées et collèges construits. Au niveau des infrastructures routières, 392 km de voirie en terre reprofilés, 231 km de voirie bitumés… ».

Au regard de ce bilan, le chef de l’Etat ivoirien s’est auto-félicité : « Le bilan d’Alassane Ouattara est positif. Bilan exceptionnel. Nous pouvons encore faire plus », a-t-il déclaré dans son discours de clôture à Bouaflé ce samedi 26 septembre 2020.

Il est ensuite revenu sur l’échéance électorale du 31 octobre 2020, pour inviter la classe politique à respecter le verdict des urnes. « La violence doit être bannie définitivement des élections en Côte d’Ivoire. Les élections, ce ne sont pas des palabres. C’est une compétition ».

Seulement voilà, le pouvoir et l’opposition entretiennent un dialogue de sourds sur la question. Les appels à la conciliation, à un accord, même à minima, ne trouvent pas pour l’instant, d’échos favorables.

Par Fernand Dédeh, envoyé spécial dans la Marahoué

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