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Virus Zika: les pays du Mercosur se réunissent en urgence


La lutte contre le virus Zika s’organise. Ce mercredi 3 février, les représentants de quatorze pays d’Amérique latine se réunissent à Montevideo, la capitale de l’Uruguay, pour coordonner leur réponse face à l’épidémie. Trois à quatre millions de cas sont attendus cette année sur tout le continent. Lundi 1er février, l’Organisation mondiale de la santé a qualifié la situation d’urgence internationale.

Avec notre correspondante à Montevideo, Aude Villiers-Moriamé

C’est une réunion avant tout symbolique. L’idée est surtout de se montrer uni face à la menace que représente le virus Zika. Jusqu’ici, les pays d’Amérique latine tentaient de contrôler la situation chacun de leur côté, avec peu de succès. Certains, et c’est le cas de l’Argentine, se montraient plutôt réservés sur la question, d’autres, comme le Brésil, avaient très tôt tiré la sonnette d’alarme. Il faut dire que le pays a enregistré le plus grand nombre de cas. Au moins 500 000 depuis le mois d’octobre. C’est d’ailleurs à la présidente brésilienne Dilma Roussef que l’on doit la réunion de ce mercredi.

L’objectif annoncé est de lancer une stratégie commune de lutte contre le virus Zika. Et cela pourrait notamment passer par la mise en place de contrôles aux frontières. C’est le ministre uruguayen de la Santé qui a évoqué cette possibilité, une mesure néanmoins difficile à mettre en œuvre.

En effet, en ce moment, ce sont les vacances d’été en Amérique du Sud, il y a donc un flux constant de touristes sur le continent. Et puis les symptômes du Zika ne sont pas toujours visibles ou détectables, la maladie peut donc passer inaperçue chez certaines personnes.

Une solution plus modeste pourrait être de renforcer les mesures de prévention au sein de chaque Etat. Et d’inciter la population, maison par maison, à se débarrasser du moustique porteur du virus.

 ■ Les chercheurs travaillent sur la stérilisation des moustiques tigres

Il n’y a ni vaccin, ni traitement contre l’infection au virus Zika, mais les industries du médicament se mobilisent. En attendant, des chercheurs travaillent sur une approche qui intervient directement sur les moustiques. C’est la technique de l’insecte stérile (TIS) qui utilise le moustique contre lui-même.

Cette approche est développée par l’Institut de recherche et de développement à l’île de la Réunion, dans l’océan Indien.  « La technique de l’insecte stérile est une méthode qui va se servir de l’espèce elle-même comme son propre moyen de contrôle, explique Frédéric Simard, directeur de l’unité Maladies infectieuses à l’IRD de Marseille. Pour cela, on utilise donc des mâles qu’on va stériliser. On va les exposer à une dose d’irradiation : ce sont des rayonnements très faibles, mais assez puissants pour tuer les spermatozoïdes chez les mâles, tout en ne touchant pas à l’intégrité physique du moustique. »

L’idée est donc de lâcher des moustiques stériles dans la nature afin qu’ils viennent concurrencer les moustiques sauvages. Frédéric Simard : « Cela va permettre de limiter le nombre de moustiques, c’est-à-dire qu’on va réduire les densités de population de moustiques avec cette approche. Les œufs qui seront pondus par les femelles, qui ont été fécondés par des mâles stériles qu’on aura relâchés, ne vont pas éclore et donc ne pas donner de descendance. Et comme ça, on va pouvoir diminuer les populations de moustiques. C’est l’objectif. » Les chercheurs de l’IRD attendent le financement de la prochaine phase de cette expérimentation, celle de la mise en application sur le terrain.

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