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[Vie chère au Soudan] Les protestations se généralisent


Le pays est secoué par une vague de contestation quasi inédite depuis la hausse du prix du pain, mardi 18 décembre 2018. Au moins huit personnes ont perdu la vie dans des heurts meurtriers en seulement cinq jours, selon le confrère La Croix.

La fièvre de la colère ne retombe pas au Soudan. Au 7e jour de manifestation et de colère contre la vie chère, la marche a été réprimée par les forces de l’ordre, alors que les manifestants voulaient atteindre la Présidence.

À l’origine du mouvement populaire, la hausse du coût de denrées alimentaires. Dernière augmentation en date : celle du pain, annoncée par le gouvernement mardi 18 décembre 2018, qui a triplé le prix de la baguette. Hautement symbolique, cette mesure intervient dans un contexte de crise économique, de forte inflation (+70 % en l’espace d’un an) et de pénurie alimentaire, et elle a mis le feu aux poudres.

Des manifestants n’hésitent pas à demander la démission du président, Omar El-Béchir, à la tête du pays depuis 1989, et poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Appelant à la grève générale, un groupement de travailleurs a exigé la « formation d’un gouvernement transitoire ».

Des revendications beaucoup plus poussées qu’en janvier 2018, lorsque des manifestations contre la hausse des denrées alimentaires avaient déjà eu lieu. Elles avaient alors été rapidement contrées par les autorités, qui en avaient profité pour procéder à des arrestations de leaders de l’opposition et de militants.

Dimanche 23 décembre 2018, de nouveaux rassemblements ont été observés dans une dizaine de villes de province ainsi que dans la capitale Khartoum. Le lendemain, un appel à la grève générale a été lancé par différents secteurs professionnels.

Plusieurs rassemblements importants ont eu lieu dimanche 23 décembre. Dans l’État du Kordofan du nord, au centre du Soudan, des centaines de personnes se sont réunies sur un marché. Leurs cris réclamaient « la chute du régime ». Même scénario à Atbara, une ville de l’est du pays dans laquelle le mouvement est né mardi 18 décembre 2018. À Oumdourman, la plus grande ville du pays, située à proximité de la capitale, plusieurs supporteurs se sont mis à scander « Liberté, paix et justice » à l’issue d’un match de football.

Cette fois encore, le régime a lancé une série d’arrestations dont celles de quatorze membres de la coalition de l’opposition. Le dirigeant de l’opposition, Sadek-al-Mahdi affirme que 22 personnes seraient décédées en raison de la « répression armée ».

Kpan Charles

 

 

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