Point Sur

Universités publiques d’Abidjan/ Cissé Bacongo installe un dialogue de sourds


Le militaire, Wattao était au campus (Ph:Dr)

Le militaire, Wattao était au campus (Ph:Dr)

Les étudiants des deux universités publiques d’Abidjan, après une flambée de violence, les jeudi 20 et vendredi 21 février, ayant fait quatre blessés dont un grièvement, refusent de reprendre les cours tant que «les agents de la police universitaire» occuperont les différents campus. Cissé Ibrahima, ministre de l’Enseignement supérieur, a coupé, ce lundi 24 février, la poire en deux : oui à des sanctions disciplinaires contre les agents de la police universitaire «identifiés» comme les «auteurs» des violences dans les deux universités publiques d’Abidjan, mais non à la dissolution de la police universitaire, cette milice paramilitaire qui, dans le rôle du «gagamouh» ou croque-mitaine, commence à user du macoutisme pour brimer les étudiants et faire régner l’ordre sur les campus, par tous les moyens. Ce, en violation de la franchise du temple du savoir. La propagande déclare que la Côte d’Ivoire, après les travaux de réhabilitation et de restauration, est maintenant dotée d’universités qui n’ont rien à envier aux universités américaines, mais les campus ivoiriens ont fait leurs adieux à ce qui fait le charme de toutes les universités du monde : la franchise universitaire. Cette analyse ci-devant du confrère Ferro M. Bally, tiré de son mur facebook, achève de convaincre qu’il y a autres choses que les autorités en charges des universités en Côte d’Ivoire préparent.  Le point saillant de toute cette anarchie, c’est l’envoie d’un militaire sur le campus en tant que médiateur. Sommes-nous toujours en guerre en Côte d’Ivoire au point d’envoyer un chef de guerre comme médiateur au campus ? Et si le pire se produisait ce lundi 24 février 2014, qui allait endosser la responsabilité d’un tel acte ? La présidence de l’université ou le ministre ? Une fois de plus l’opinion allait rester dans un cafouillage où chacun allait vouloir tirer la couverture de son côté. Le calme observé ce jour par les étudiants sortis en nombre impressionnant achève de convaincre qu’ils savent ce qu’ils veulent et où ils vont. « Le départ des agents de la police universitaire« . Cissé Bacongo peut-il soutenir avec force conviction qu’il existe une police universitaire dans l’un des universités au monde ?  Les temps ont changé et les esprits aussi. Il faut arrêter de réveiller les vieux démons en les laissant paisiblement dans leur sommeil. Celui qui veut aller loin ménage sa monture. Si les autorités ont décidé d’aller loin dans l’encadrement des étudiants ivoiriens, il faut respecter les textes qui régissent ce temple du savoir.

Sériba Koné

Commentaires

commentaires

Vote final

Note finale 0