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Une affaire de Djihadistes…


Jihadiste ou Ddjihadiste, c’est selon, ce mot, presqu’inconnu des Ivoiriens fait désormais partie de leur vocabulaire. Comment expliquer cette montée subite en puissance de ce mot au sein des différentes classes des populations ivoiriennes ? Une seule explication. A la différence d’autres, considérés comme un effet de mode, le mot jihadiste, lui a la particularité d’être pris au sérieux jusqu’au plus haut sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire. Même le président de la République Alassane Ouattara prend au sérieux la présumée menace. N’est-ce pas d’ailleurs pour cette raison que les autorités ivoiriennes se sont empressées de déployer un fort contingent des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), appuyé par les forces onusiennes à la frontière pour parer à toute velléité d’attaque ? En dépit des dispositions prises par les autorités ivoiriennes, certaines, parmi elles, tel le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi semble jouer la carte de l’incrédulité. « Aucun FRCI n’a rejoint les rangs des Jihadistes » a-t-il lâché.

Et pourtant, la dernière sortie du groupe Ansar Dine, supposé être la principale menace a remis au goût du jour, le débat sur la vraie identité des terroristes qui menaceraient la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, ces deux pays voisins du Mali. Ce dernier, en proie depuis plusieurs années à des attaques terroristes. Un effet, dans un communiqué dont copie est parvenue au confrère Apanews, le groupe Ansar Dine, tout en revendiquant les attaques de Nara (frontière mauritanienne) et Kafola (Frontière ivoirienne) nie avoir menacé d’attaquer les deux pays sus-cités. Et pourtant l’information relative à cette menace qui a été prise très au sérieux par les autorités ivoiriennes a fait et continue de faire les choux gras des média nationaux et internationaux. La question qui mérite d’être posée est de savoir, s’il est vrai que le groupe Ansar Dine nie avoir proféré des menaces, qui donc sont ceux qui menacent la paix sociale en Côte d’Ivoire ? Serait-ce le fait d’une autre faction de terroristes non identifiés ? Ou encore, le fait de jihadistes à la sauce ivoirienne ? Ce sont là, entre autres questions que certains observateurs se posent depuis le communiqué du groupe Ansar Dine. La deuxième question mérite d’être méditée quand on sait que le processus de désarmement et de démobilisation des ex-combattants continue de susciter des mouvements d’humeur dans les rangs de ces derniers.

Refusant de libérer les domiciles et autres appartements occupés illégalement pour les uns, et qualifiant de trahison leur mise à l’écart par les autorités ivoiriennes, pour les autres, certains de ces ex-combattants ont ouvertement manifesté leur colère. Pour toutes ces raisons, les autorités ivoiriennes ont le devoir d’ouvrir grandement les yeux pour éviter les erreurs du passé. Le laxisme et la négligence des autorités ivoiriennes d’alors a favorisé la tentative de coup d’Etat du 22 septembre 2022. Dont la conséquence est la situation dans laquelle le pays est plongé aujourd’hui. Ne dit-on pas « qu’il vaut mieux prévenir que de guérir ? » La menace jihadiste n’a pour autant pas fait oublier la volonté des autorités ivoiriennes de préparer la prochaine élection présidentielle, prévue pour octobre 2015.Pour autant, en dépit de l’expiration de la date butoir, fixée à la fin du mois de juin dernier, les autorités ivoiriennes ont prorogé de deux semaines l’opération de révision et d’inscription sur la liste électorale pour permettre aux retardataires de se mettre à jour pour ce scrutin attendu par tous. C’est donc les doigts croisés que Youssouf Bakayoko et ses collaborateurs attendent de tous leurs vœux un engouement certain autour de ladite opération.

Evidemment, l’actualité a été également marquée par le dernier des examens de fin d’année au niveau du secondaire. Ce sont plusieurs milliers de candidats qui se sont lancés à l’assaut du Baccalauréat. Un parchemin censé leur ouvrir les portes des études supérieures, qui dans des Universités publiques, qui dans des Universités privées. En attendant la proclamation des résultats, certains candidats goûtent déjà aux délices des vacances scolaires avec bien sûr, son corollaire de vices et autres formes de débauche. Annoncé pour prendre fin le 30 juin 2015, la Conariv, la structure en charge de l’indemnisation des victimes de guerre n’a pu tenir ladite date. A la différence de la Commission Electorale Indépendante (CEI), qui a été contrainte de proroger l’opération de révision de la liste électorale, la Conariv que préside Monseigneur Ahouana est elle obligée de marquer une pause pour enclencher le processus d’indemnisation attendu par les victimes. Cette décision arrêtée par les responsables de la Conariv, suite à une réunion technique entre responsables de la structure étatique, représentants des victimes, les différents partenaires techniques et financiers n’a pas rencontré l’assentiment de nombreux points focaux qui réclament une prorogation. Conscient du fait que la solution pour accorder les violons passe obligatoirement par une sensibilisation accrue, la Conariv a décidé d’aller à la rencontre des populations de l’Ouest de la Côte d’Ivoire du 6 au 12 juillet 2015.

Edwin Anoma, Directeur de publication du journal web:lepointsur.com

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