Technologie

[Un fabricant chinois de drones va poursuivre le département américain de la Défense en justice] Voici les raisons


Le fabricant de drones chinois DJI a annoncé samedi 19 octobre qu’il allait poursuivre en justice le département américain de la Défense. L’entreprise reproche à Washington de l’avoir inscrit « de façon erronée » sur une liste noire de sociétés militaires chinoises. Depuis des années, le leader du marché des drones est dans le viseur des autorités américaines.

Ces dernières années, DJI est dans le collimateur de Washington, notamment pour son rôle de surveillance des minorités ethniques en Chine, ainsi que dans la guerre en Ukraine. Cela car ses drones y sont abondamment utilisés par les deux parties en conflit.

« Le 18 octobre, DJI a intenté une action en justice pour contester sa désignation erronée par le département de la Défense (DoD) comme une « entreprise militaire chinoise » », a déclaré DJI dans un communiqué transmis à l’AFP.

Les États-Unis avaient ajouté en 2022 DJI à leur liste d’entreprises chinoises liées à l’armée.

Dans son communiqué, DJI affirme avoir tenté de « dialoguer avec le département de la Défense depuis plus de 16 mois », mais qu’elle a maintenant « constaté qu’elle n’avait pas d’autre choix que de demander réparation devant un tribunal fédéral ».

« DJI n’est ni détenu ni contrôlé par l’armée chinoise, et le DoD lui-même reconnaît que DJI fabrique des drones grand public et commerciaux, et non des drones militaires. DJI est une entreprise privée et ne devrait pas être classée à tort comme une entreprise militaire », a plaidé la société qui domine le marché des drones.

Craintes d’utilisation des données à des fins militaires par Pékin

Depuis des années, Washington a mis en place des mesures ciblant les entreprises technologiques chinoises pour des raisons de sécurité nationale, et par crainte que leurs technologies ne soient utilisées par Pékin à des fins militaires.

Le mois dernier, le département américain du Commerce a décidé d’interdire la vente de véhicules capables de se connecter à des appareils qui intègrent des technologies chinoises. Les autorités invoquent là encore des risques pour la sécurité nationale.

De même, des restrictions à l’exportation d’équipements de fabrication de puces électroniques visent à empêcher la Chine d’acquérir des composants sensibles. Cela dans le cas où ils pourraient être utilisés pour des armes et des technologies de pointe, telles que l’intelligence artificielle.

Accusations d’aider la Russie dans la guerre en Ukraine

DJI, fondé en 2006, est le plus grand fabricant de drones grand public au monde, et contrôle aussi une grande part du marché des drones haut-de-gamme. Ses produits sont très populaires dans le monde entier, notamment pour leurs innovations rapides qui ont contribué à l’explosion du marché du drone dans le monde.

En 2022, le gouvernement ukrainien a accusé DJI d’aider la Russie avec ses systèmes AeroScope, que Moscou utiliserait pour guider ses missiles, ce que l’entreprise a fortement nié. En avril 2022, DJI a indiqué suspendre ses activités en Russie et en Ukraine pour une « réévaluation interne des exigences de conformité ».

Ce n’est pas la première fois que DJI est sur une liste noire du gouvernement américain. En 2021, le département du Trésor l’y a inscrite également, l’accusant de participer à la surveillance de la minorité Ouïghour en Chine dans la région du Xinjiang.

Source : Rfi

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