Politique

Un Commando invisible frappe à Anyama, 2 morts et des blessés #CIV


Abidjan, le 20-6-15 (lepointsur.com)-Alors même que l’élection présidentielle 2015  avance à grands pas, le problème sécuritaire demeure l’un des derniers obstacles à surmonter pour aller à des élections justes, crédibles, transparentes et inclusives en Côte d’Ivoire. Conséquence de cette insécurité, des attaques sporadiques et des agressions à la kalachnikov au quotidien ça et là. La dernière attaque d’un commando non identifié à Mpody, dans la sous-préfecture d’Anyama qui a fait 2 morts et des blessés remet au goût du jour la présence ou non du « Commando invisible », cette force militaire qui a fait parler d’elle  au plus fort de la crise poste électorale.

Attaque d’Anyama/Le Commando invisible indexé #CIV

Ce petit garçon de 11 ans admis en 6 crible de balle (Ph:Dr)

Ce petit garçon de 11 ans admis en 6 crible de balle (Ph:Dr)

S’il est vrai qu’à la fin de la crise postélectorale,  le gouvernement ivoirien a pris certaines dispositions pour désarmer les ex-combattants, il n’en demeure pas moins que l’Autorité pour le Désarmement et la Réintégration (ADDR) en charge de cette opération a  montré ses limites. D’ailleurs de façon voilée, le directeur de l’ADDR, Fidèle  Sarassoro reconnaît lesdites limites. En témoigne, ces propos : «A la date du 20 mai 2015, ce sont 55 522 ex-combattants qui sont soit en cours de réinsertion, soit réintégrés(…) Cela représente 87% des ex-combattants que visent le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).

De fait, répondant aux questions des journalistes, le 21 mai 2015 au centre de Ouokoukro (M’Bahiakro), Fidèle Sarassoro a révélé que sur  une cible active de 64 000 ex-combattants, il en reste encore 9000 à démobiliser et à réintégrer. Non sans indiquer que «  début 2015, une réactualisation de la base de données initiale de 74 068 ex-combattants a révélé que seuls 64 000 étaient effectivement disponibles pour le processus DDR. Ceux-ci constituaient de fait la cible active de l’ADDR. Les autres 10 000 ex-combattants n’étaient plus disponibles pour diverses raisons : décès ; installation durable à l’étranger ; auto-réintégration ; voyage de longue durée… ».

Les femmes inconsolables dans la cour de l'infirmerie du village

Les femmes inconsolables dans la cour de l’infirmerie du village (Ph:Dr)

Ces propos suffisent-ils pour  affirmer que cette opération s’est déroulée dans la règle de l’art ? Pas si sûr .Quand on sait que le directeur de l’addr émet des réserves « Le directeur de l’ADDR a espéré que la campagne nationale de sensibilisation des ex-combattants, lancée le 11 février  et l’opération « bonheur », spécialement destinée aux ex-associés aux FRCI, permettront aux 9000 ex-combattants d’adhérer au processus avant la date butoir du 30 juin 2015. Après cette autre attaque meurtrière d’Anyama  les commentaires vont bon train. Certains observateurs évoquent la présence du « Commando invisible » qui fit une entrée en scène de façon spectaculaire pendant la crise poste-électorale.

L'un des blessés (Ph:Dr)

L’un des blessés (Ph:Dr)

Pour rappel, au moment où l’on s’y attendait le moins, ledit Commando a fait son apparition dans la commune d’Abobo (nord d’Abidjan).La paternité de ce commando sera  revendiqué quelque temps après par l’ex-putschiste, Ibrahim Coulibaly, alias IB  avant sa mort à quelques semaines de  la chute de Laurent Gbagbo. Ces soldats, pour la plupart traditionnels et aux allures mystiques, conduits par un certain « Fongnon » ont combattu aux côtés des combattants des ex-zones CNO. Avant dit-on d’aller prêter main-forte aux forces loyalistes. Vrai ou faux ? Toujours est-il que le Commando invisible a joué un rôle important pendant la crise postélectorale. Serait-ce cette force qui est à l’origine de ces attaques non revendiquées ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que certains observateurs attribuent les attaques comme celle d’Anyama au « Commando invisible ». En tout état de cause, les Ivoiriens ont plus que jamais besoin de sécurité pour accomplir leur devoir civique le jour du scrutin.

EKB

 

 

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