Le corps de Yacou le Chinois juste après sa mort à la Maca.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, 22-2-2016) Après l’euphorie qui a suivi le décès du caïd Yacouba Coulibaly, tristement célèbre sous le nom de ‘’Yacou le Chinois’’, le samedi 20 février 2016 à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan), place maintenant à une analyse très lucide et minutieuse des circonstances et des conditions de sa mort précipitée.

A observer de plus près les images sur les réseaux sociaux qui ont contribué à confirmer la mort de ‘’Yacou le Chinois’’, l’une d’entre elles choque la conscience, non sans interpeller. Il s’agit en effet, de l’image qui présente le corps du célébrissime récidiviste étendu à même le sol, la langue pendante avec de la salive au coin des lèvres. Quand bien même la dépouille gisait dans une marre de sang, tout porte à croire que l’ancien homme fort des geôles de la Maca a été étranglé puis exécuté de sang froid.

Si tel est le cas, l’on est en droit d’affirmer qu’il s’agit bel et bien d’un assassinat savamment préparé pour liquider le sulfureux pensionnaire de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. A qui profite donc l’assassinat de ‘’Yacou le Chinois’’ présenté comme le supposé barbouze du pouvoir, dont la mission serait de suivre les faits et gestes des prisonniers pro-Gbagbo dans ce bagne ?

Une interrogation qui trouve tout son sens dans un enregistrement fait par le célèbre gangster quelques jours seulement avant sa mort. Dans cet élément sonore, en effet, l’homme avait commencé à craindre pour sa vie, d’autant qu’il avançait à travers ledit élément sonore qu’on voulait lui faire endosser la responsabilité du meurtre d’un autre pensionnaire décédé dans des conditions troubles courant janvier 2016. L’identité de celui qu’il craignait n’a malheureusement pas été dévoilée.

En tout état de cause, ‘’Yacou le Chinois’’ devenait très gênant pour les autorités judiciaires qui semblaient observer passivement tous ses excès au sein de cet établissement carcéral. En l’occurrence, son pompeux anniversaire, avec à la clef, des artistes mobilisés et des séances de ‘’travaillement’’ (Ndlr : distribution de billets de banque). Bien entendu, le bagnard venait de franchir le seuil de l’intolérable et en même temps, son arrêt de mort.

Les Droits humains bafoués

Au-delà du satisfecit que la mort de ‘’Yacou le Chinois’’ procure à ses nombreuses victimes, il est important de noter que la fin tragique de celui qui faisait la pluie et le beau temps à la Maca doit être l’occasion pour interpeller les autorités sur les Droits de l’Homme dans les prisons ivoiriennes. Malgré son statut de redoutable braqueur, Yacouba Coulibaly avait aussi des Droits qui, dans le cas d’espèce semblent avoir été bafoués.

C’est pourquoi, il serait intéressant qu’une sérieuse enquête soit menée pour élucider les circonstances exactes de la mort de la terreur de la Maca. Evidemment, une autopsie pour vérifier si ‘’Yacou le Chinois’’ n’a pas eu le cou brisé avant d’être achevé par balle, serait la bienvenue. Un véritable défi pour la justice ivoirienne qui a le devoir de tirer cette affaire au clair pour que plus jamais, ne prospèrent de sinistres autres personnages comme ‘’Yacou le Chinois’’

Idrissa Konaté

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