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Très chère Colette : ‘’Que Mr Ouattara cesse de promettre et dise sincèrement au Peuple que pour les 5 autres années à venir’’


Les lampions se sont éteints la semaine dernière sur la visite, ô combien folklorique du Président de la République Alassane Ouattara dans le Sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Beaux discours, dons, humour, Bolo super, retrouvailles,…et des promesses à outrance. Depuis qu’il a entrepris les visites de régions, Monsieur Ouattara n’a jamais fait autant de promesses : 6000 milliards Fcfa pour cette région.

Faisons une halte et analysons cette « histoire de promesses ». Si nous sommes unanimes pour reconnaître que depuis des dizaines d’années, le pays n’a jamais été autant en chantier (à moins d’être amnésiques et foncièrement méchants), chantiers découlant des promesses électorales de 2010, force est de constater que le tiers de ses promesses n’a pas été réalisé pendant les 5 ans demandés pour « changer notre vie » : aucune nouvelle université.

Même pas un scanner dans nos CHU à plus forte raison un seul de construit. Où est passée la lutte contre l’inflation, les 65000 salles de classes. Avons-nous assisté après 4 ans et 5 mois, à la livraison d’un seul studio, dans le cadre de la fameuse opération des logements sociaux ? Rien de tout cela.

Et c’est justement parce que beaucoup reste à faire que Mr Bedié a justifié son fameux ‘’Appel de Daoukro’’. « 5 ans ne suffisent pas pour réaliser tout çà. » Et comme en 5 ans tout ce rêve était illusoire, la logique voudrait donc que Mr Ouattara cesse de promettre et dise sincèrement au Peuple que pour les 5 autres années à venir, sa mission consistera à parachever ce qu’il a commencé.

NON ! Et ce sont de nouvelles promesses qui se superposent. 6000 milliards Fcfa pour le Sud-ouest. Tout porte à croire que Mr Bedié réapparaitra en 2019 pour nous convaincre de réélire Mr Ouattara puisque, nous pouvons le dire avec certitude, tous ces projets n’arriveront pas à terme avant 2020. La preuve, l’une des paroles non respectées par Mr Ouattara qui bloque l’école depuis trois semaines, et qui bloquera nos hôpitaux cette semaine, sans qu’un seul parent ne s’en émeuve, c’est le déblocage des salaires.

Le 31 Décembre, dans son message à la Nation, devant Dieu, l’histoire et les hommes, il annonçait le déblocage du salaire de tous les fonctionnaires, avec effet financier pour la fin du mois de Janvier. Nous tendons vers la fin du mois de mars et les informations de sources concordantes en provenance de la solde nous confirment que ce mois-ci, « y a rien encore » (sauf changement de dernière minute). Alors, et si on évitait de faire rêver les gens ?

Et revoilà Mr Gnamien Konan : « Désormais, plus de repêchage au bac». Les néophytes croiront qu’il est plus soucieux du rehaussement du niveau de nos enfants que nous-mêmes. Que non ! Il n’y a qu’un seul enjeu : poursuivre sa stratégie de maîtrise de flux à l’Université. En effet, après la fermeture des Universités en 2010, trois (3) générations de bacheliers se sont agglutinées au Supérieur. Nous avons misé sur la réhabilitation à 116 milliards de Fcfa et les cinq universités en 5 ans pour caser tout ce beau monde. L’horizon se faisant de plus en plus obscur, surtout qu’une nouvelle salle n’a pas été vue après la réhabilitation.

Pis, pas de nouvelles universités, l’ancien frondeur du PDCI s’est engagé dans une recherche de solutions pour endiguer le flot. Première digue : imposer une année préparatoire aux nouveaux bacheliers : 6 mois d’anglais intensif et six (6) autres pour l’informatique. Enfin, seconde digue : plus de repêchage au BAC.

Voilà la vérité. Sinon s’il s’agit vraiment de trier les excellents, nous dirons que la meilleure manière de gérer les flux, c’est depuis le CM2. Tout faire pour que les meilleurs accèdent au secondaire, tamiser à partir de la 4ème, orienter les moins valides vers les Centres Nationaux des Métiers (ex-lycée professionnels) et maintenir les plus aptes pour l’enseignement supérieur. Sinon la lutte contre le repêchage comme solution est illusoire.

Même à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) il y a le repêchage à 7,2/20. Et c’est justement pour une question de mésentente dans la note de repêchage que la guéguerre entre Mr Bacongo et Madame Yapi prend sa réelle source. Confectionnez-nous un autre cocktail sinon, la suppression du repêchage comme remède dans la maitrise des flux, c’est de la constipation dans la réflexion.

Alors, comment qualifier maintenant sa dernière sortie au sujet de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) ? Seuls deux éléments sont à déplorer : la forme, c’est-à-dire la manière pas assez diplomatique de s’exprimer et la généralisation. Sinon qu’a-t-il dit de scandaleux au sujet de ce syndicat politique  qui, en naissant en 1990 avait dans la main droite le sang des innocents et dans la gauche, la médiocrité à enseigner aux générations futures. Citez-nous un seul parmi les FESCIstes RDR ou FPI qui a eu une trajectoire honorable sur le plan intellectuel, dont l’exemple mérite d’être enseigné à nos marmots comme modèle.

Peu d’entre eux ont été capables de rédiger un simple mémoire de recherche. Comment avançaient-ils donc ? Eh bien, chaque tendance du syndicat avait ses Profs. Malheureusement, le seul cas qui a été un flagrant délit fut l’UV 321 roman africain, ou le prof Tro Sery (FPI) a permis à Blé Goudé de valider sans composer. Alors, Mr Gnamien a-t-il tort de dire d’eux ce qu’ils sont ? Aussi, le FESCIste a été la courroie de distribution entre la violence et des milliers d’apprenants, abâtardissant ainsi la paix et la quiétude dans le cœur des apprenants.

Qui a oublié cette gamine baptisée Xéna la Guerrière, ce gamin nommé Général Savimbi, etc… combien d’innocents ont été égorgés et enterrés à Dien Bien Phu (le vallon situé entre campus 2000 et Mermoz) ?

Mr Gnamien Konan s’attaque aux parvenus de cette génération de médiocres, à ces faux modèles, et voilà que certains s’érigent en griots et donneurs de leçons. Ne leur en veux pas mon amour Colette. Comme leur boussole et leur carte topographique prennent leur source dans ce lac hideux, souffre qu’ils gesticulent. Sinon, si la FESCI n’avait formé que des hommes de l’autre camp, on aurait assisté à un bannissement prononcé en conseil des ministres.

Mon cher Affi, avec ce verdict clément, tu as maintenant tout un boulevard devant toi pour être candidat à l’élection présidentielle de 2015. Mais Coco, si ta mémoire ressemble à une terre arable, rappelle-toi le jour où je t’ai posé la question de connaître ton point de vue au sujet d’une alliance FPI/RDR. Tu m’as dit que j’avais certainement un peu trop bu. Pourtant, créer une fracture au sein de sa famille politique pour faire le lit à l’adversaire, n’est-ce pas pire qu’une alliance ?

En politique, rien de logique, la fin justifie les moyens et le verbe permet de tout justifier, même l’absurde. Affi est un dirigeant du FPI depuis des décennies mais, il semble ignorer tout de l’effet du matraquage psychologique des médias, des agoras, de la Sorbonne, sur ce beau monde endoctriné et noyé pendant 15 ans dans le tube à essai du « tout sauf Ouattara, du tout sauf celui dont le nom résonne comme l’homme qui vient du Nord, de la zone de confiance tracé le 21 juillet 2005. On se souvient encore du tollé au sein de la base, lorsque Mr Gbagbo a voulu nommé Placide Zoungrana ministre de l’agriculture.

Qui a oublié qu’Asalfo de Magic Système s’est fait huer aux cris de « Mossi ! Mossi ! » lors d’une manifestation du FPI à laquelle il devait participer à la place Inchallah en 2007 ? « On n’attache pas bagage avec dioula ». Mr Mamadou Koulibaly se remémorera cette phrase tout le restant de sa vie. Par conséquent, moins de 1% des 47 % que le FPI a obtenu à la présidentielle 2010, ne donneront pas leur voix à AFFI, car beaucoup de militants FPI ont été formatés pour un but  « tous sauf ceux là ».

Et c’est en connaissance de cause qu’Aboudramane Sangaré, en route pour la création d’un FPI courant radicale, a pris soin de confier la gouvernance à un homme dont le nom résonne un peu… par contre, si l’enjeu pour Affi, c’est de crédibiliser et légitimer la réélection de M. Ouattara, libre à lui.

Justice des vainqueurs ! Procès injuste ! Mais pour qui se prennent les tenants de ce genre de propos ? À les entendre, on croirait que Simonne Gbagbo, Dogbo… ont été attaqués injustement au sorti d’un bal de fin d’année par des malfrats, et ces mêmes malfrats s’érigeant en juge pour les condamner. Mon Dieu ! Quelles mémoires arides ? Mr Gbagbo lui-même, recevant ses soldats le 14 Août 2007, a reconnu « avoir perdu la guerre ». Le Vainqueur est libre d’user de la justice à sa guise.

La preuve, pour avoir gagné la guerre face à Guei, Gbagbo a-t-il ouvert une information judiciaire au sujet de la mort de Jean Remarck, de Bénoit Tabley, de Régis Coulibaly ? Par contre, il a eu le temps de parachever l’affaire Coulibaly et Palenfo. Pourquoi ? Parce qu’il avait gagné la guerre. Souffrez donc que ceux qui ont extirpé Gbagbo et son dernier carré du caniveau dans lequel ils s’étaient engouffrés fassent d’eux ce qu’ils veulent. On imagine ce qui adviendrait si c’étaient les FDS qui avaient mis la main sur Alassane Ouattara…

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