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Trafic présumé de bébés : le président du Parlement a quitté le Niger


Le président du Parlement nigérien, Hama Amadou, a quitté son pays pour se réfugier au Burkina Faso. Mercredi, ses pairs ont autorisé son audition par la justice au sujet d’un trafic présumé de bébés venant du Nigeria.

Après l’emprisonnement de son épouse, c’est un nouveau coup dur pour Hama Amadou, le président de l’Assemblée nationale du Niger. Le bureau politique du Parlement a autorisé, mercredi 27 août, son audition par la justice dans le cadre d’une enquête sur un trafic présumé de bébés venant du Nigeria.

À la suite de cette décision, Hama Amadou a saisi le Conseil constitutionnel pour qu’il se prononce sur la légalité de la procédure. En attendant, il a préféré quitter le pays et serait actuellement à Ouagadougou, au Burkina Faso, selon des médias et un responsable de l’opposition.

« C’est un acharnement politique »

« C’est un acharnement politique ! Dites-moi en quoi, parce que votre femme est poursuivie, vous devenez automatiquement complice sans qu’on ne cite votre nom ! Tout cela a commencé à partir de l’instant où [Hama Amadou] a déclaré avoir quitté la mouvance présidentielle », explique son avocat, Me Boubacar Mossi, joint par France 24.

Son avocat dénonce une opération politique visant l’ancien principal allié du président nigérien Mahamadou Issoufou. Le soutien d’Hama Amadou, lors du second tour de la présidentielle en 2011, avait permis la victoire du président sortant. Mais en août 2013, il décide de claquer la porte de la coalition gouvernementale, avant de rejoindre l’opposition pour protester contre une refonte du gouvernement.

Devenu l’une des figures de l’opposition, Hama Amadou serait l’un des principaux adversaires du chef de l’État pour la présidentielle de 2016.

Dix-sept Nigériens écrouées

Samedi, c’est le ministre de l’Agriculture, Abdou Labo, qui avait déjà été emprisonné, toujours dans le cadre de ce trafic présumé d’enfants. L’une de ses épouses l’avait précédé. La justice soupçonne des familles nigériennes fortunées, comme celle d’Hama Amadou, d’avoir acheté des enfants au Nigeria.

Fin juin, 17 personnes, dont 12 femmes, ont été écrouées au Niger dans cette affaire de trafic international de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger. Toutes ont été inculpées de « supposition d’enfant » – délit qui consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas conçu -, « faux et usage de faux » et « déclaration mensongère ».

De notre correspondante Maty Gauthier Fanny avec Seyllou

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