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Tentatives de déstabilisation de la Côte d’Ivoire : Des assaillants attaquent la position des Frci à Grabo


Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire gagneraient à observer assez de vigilance sur toutes leurs positions à l’Ouest.

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire gagneraient à observer assez de vigilance sur toutes leurs positions à l’Ouest.

Une fois encore, les nouvelles en provenance de l’Ouest ne sont pas reluisantes. Elles font état d’une attaque lancée contre la position des Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) dans la nuit du vendredi 9 au petit matin du samedi 10 janvier 2015 à Grabo. Une énième attaque qui vient gonfler la liste des orphelins et des veuves.

Des assaillants lourdement armés s’en sont pris violemment à une position des Forces républicaines de Côte d’Ivoire en poste dans la localité de Grabo (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire), dans la nuit du vendredi au samedi dernier. Le bilan de cette attaque n’est pas en faveur des forces de sécurité ivoiriennes.

Deux de leurs éléments ont été tués contre un assaillant du côté des agresseurs. Selon le ministère de la Défense, C’est autour de trois heures du matin qu’une quinzaine d’assaillants ont fait irruption dans la localité, en provenance de Dahyoke, localité libérienne à environ 20 kilomètres de Grabo.

L’effet de surprise passée, les forces de défense ivoiriennes ont pris le dessus, après une longue heure d’échanges de tirs avec les assaillants. Bien entendu, leur volonté de prendre le contrôle du camp des Forces républicaines de Côte d’Ivoire s’est soldée par un échec qui les a amenés à un retranchement à l’hôpital de la ville de Grabo, avec un otage.

Sentant l’étau se resserrer sur eux, ils ont quitté la ville au petit matin du samedi 10 janvier 2015. Toujours selon le ministère de la Défense, les ratissages se sont poursuivis jusque dans la soirée du samedi. Faut-il le rappeler, cette attaque est la deuxième du genre, pratiquement un an après celle qui avait donné des sueurs froides aux autorités du pays.

Cette attaque remonte à la nuit du samedi 22 au dimanche 23 février 2014. Cette nuit-là, en effet, une vingtaine d’assaillants venus du Libéria voisin s’étaient violemment pris aux positions des militaires ivoiriens postés à Grabo. Prise de panique, la population avait déserté les lieux pendant des jours avant de revenir.

Les attaques de Grabo, un souci pour la hiérarchie militaire

S’il y a un fait qui exaspère les populations de la ville de Grabo, c’est bien la récurrence des attaques portées contre leur localité. Evidemment, si jusque-là les effets collatéraux n’ont pas entraîné de dommages d’envergure dans les rangs des civils, force est de reconnaître que ces populations s’expliquent mal le fait que leur localité ne soit pas suffisamment protégée. D’autant que les assaillants en provenance du Libéria prennent chaque fois le plaisir de venir agir en toute tranquillité et retourner au Libéria d’où ils sont venus.

Une situation qui laisse planer le doute sur le véritable rôle du Bataillon de sécurisation de l’Ouest dirigé par le Commandant Losseni Fofana dit ‘’Loss’’, créé expressément par les autorités ivoiriennes pour définitivement enrayer ce type d’attaques dans cette partie sensible de la Côte d’Ivoire qui fait frontière avec le Libéria où plusieurs miliciens ivoiriens avaient trouvé refuge à la fin de la crise postélectorale.

Si les assauts en provenance des localités telles que Toulepleu, Guiglo et bien d’autres ont pu être circonscrits, le cas de Grabo demeure encore une épine dans les pieds des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, mais en particulier pour le Bataillon de sécurisation de l’Ouest, un véritable défi. D’autant plus que nous nous situons à une année électorale.

Les différentes attaques des bandes en provenance du Libéria ne doivent pas entraîner la dispersion des populations qui, pour les besoins électoralistes, doivent pouvoir demeurer sur place.

Grabo, prolongement logique de l’opération de déstabilisation de la Côte d’Ivoire ?

L’attaque de Grabo survient à peine quelques jours après l’arrestation de six assaillants dans la ville de Tabou le 4 janvier dernier, avec à leur tête, le financier de l’opération Zahourou Théophile.

Laissant trois de leurs compères dans la nature. Au menu de leur stratégie, des attaques ciblées contre les positions des Frci dans les principales villes du Sud-ouest dont San Pedro, Grabo et Tabou. Six jours après leur mise aux arrêts, la ville de Grabo subie une attaque.

Toutes choses qui confortent à écrire que le plan de déstabilisation du pays tel que défini par les assaillants de Tabou doit être pris au sérieux et passé au peigne fin, si les Forces de sécurité ne veulent pas se laisser surprendre par une autre attaque dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire qui enregistre le record des attaques contre les positions des Frci depuis qu’Alassane Ouattara est le Président de la République.

Idrissa Konaté

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