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Téléphonie mobile : 2000 ivoiriens nouveaux bientôt à la rue!


Depuis le 06 mars 2015, le Gouvernement,  par la voix et l’impulsion du ministre Bruno Koné a lancé un ultimatum aux opérateurs de téléphonie mobile Koz/Comium, Green, Café mobile et Warid pour fusionner en un seul opérateur télécom.

Cette annonce à l’issue du conseil des ministres avait pour objectif,  la consolidation du secteur de la téléphonie mobile et l’optimisation de l’utilisation des ressources spectrales. Cependant, en presqu’un an, l’on est  passé du souhait, d’une simple volonté, disons, d’une proposition à un véritable coup de force.

En effet, aux termes de l’article 180 de l’ordonnance N°2012-293 du 21 mars 2012 qui stipule que « les opérateurs et fournisseurs de services ne doivent pas signer de contrat, conclure des accords ou entreprendre des actions concertées avec d’autres entités dans l’intention d’ignorer, limiter ou modifier la concurrence sur le marché. L’abus de position dominante est prohibé.

Tout changement dans la structure du marché résultant de fusions, d’acquisitions de parts ou de toute opérations ayant pour effet de limiter la concurrence sur le marché des télécommunications/tic est prohibé, tout arrangement qui résulte d’une pratique anticoncurrentiel est nul et de nul effet », nous nous apercevons clairement que ce plan d’action qui est sur le point d’être imposé aux opérateurs par le ministère bafoue carrément les textes qui régissent ce secteur!

A  l’analyse, l’on a l’impression  qu’à l’artci aujourd’hui,  la régulation et la réglementation ne sont plus d’actualité et relèvent à présent du cabinet du ministre, de ses humeurs et de ses amitiés?

On note ainsi, la présence d’un Directeur Général muet face à cette situation, de peur de perdre son poste comme un certain Arthur Alloco,  jugé à l’époque  trop gênant!

Une chose est sûre. Cet état de fait confère ainsi au ministre  Bruno Koné les pleins pouvoirs pour mener à terme son plan!

Que cache ce coup de force?

Le ministre Bruno Koné, par ailleurs,  porte parole du Gouvernement, après avoir reçu en 2014 les patrons du groupe marocain Wana et scellé tous les accords officiels et officieux encore dans son tiroir, a décidé de mettre au chômage 2000 chefs de famille en fermant leur sociétés respectives et en mettant les fréquences qui  se libéreront au profit de ses amis marocains.

Depuis lors, il use et abuse de tous les artifices possibles afin de convaincre la table du gouvernement de lui donner l’autorisation de passer à l’action!

Le social serait-il combattu par le gouvernement?

Si tel n’est pas le cas, alors,  comment comprendre que dans un pays en voie de développement,  l’Etat veuille sanctionner les groupes ayant les grilles tarifaires les plus accessibles?

Là, où les Ivoiriens attendaient de l’Etat des mesures d’accompagnement,  afin de permettre à ces petits opérateurs de continuer à faciliter l’accès aux TIC par leur politique de prix bas;

là  où, 2000 chefs de familles attendaient de l’Etat un plan Marshall, afin de sécuriser leur emploi et ne pas se retrouver à la rue, on a  en face un ministre qui a pour désir d’installer coûte que coûte,  un autre groupe international et de consolider le monopole des grands du secteur déjà sur place!

Pendant ce temps, dans les rangs des accusés, le désarroi  gagne du terrain, le chômage frappe à la porte!

Un salarié de Green nous confiait : « Ailleurs, on voit les gouvernements venir aux secours de leurs concitoyens en imposant aux grands patrons,  des mesures sociales, ici l’on voit des ministres commanditer des licenciements abusifs! »

Charles AGNIMA

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