[Technologie] Vers la disparition du réseau social Twitter ?
Twitter survivra-t-il au chaos provoqué par son nouveau propriétaire, le milliardaire Elon Musk ? La question s’est propagée comme une trainée de poudre sur le réseau, à la veille du week-end, suite à la nouvelle vague de départs mettant en péril son fonctionnement.
Depuis que l’entrepreneur fantasque a racheté l’oiseau bleu, ses effectifs ont été quasiment divisés par sept. Il a d’abord licencié la moitié des 7 500 employés que comptait Twitter. Les deux tiers des rescapés auraient jeté l’éponge jeudi. Écœurés par à un mail de leur nouveau patron les enjoignant de travailler dur pour sauver la firme ou de se retirer. Ces chiffres sont difficiles à vérifier pour le moment, faute de personnel au service communication de l’entreprise. Des cadres de premier plan ont préféré partir, le pôle sécurité est maintenant sans direction, avec la démission de ses principaux responsables, comme Yoel Roth, le dernier à avoir jeté l’éponge. Cette vague de départs a semé la panique parmi les twittos. Avec de tels trous dans les effectifs la sécurité du réseau est-elle encore assurée ? Certains abonnés l’ont quitté sans attendre la réponse. Ils sont en désaccord profond avec la philosophie d’Elon Musk qui dit vouloir libérer la parole, sans modération. Il a d’ailleurs réhabilité le compte de Donald Trump dimanche. Une proposition que l’ancien président a déclinée pour le moment.
La ligne d’Elon Musk effraie aussi les annonceurs
Effectivement plusieurs grandes entreprises américaines comme General Motors ou des poids lourds de l’agroalimentaire ont suspendu leurs contrats de publicité. Or la pub c’est 90% des revenus de Twitter. Un gisement irremplaçable, surtout pour une entreprise qui perd de l’argent depuis quasiment dix ans. Pour échapper au « diktat » de la pub, Elon Musk doit trouver un autre modèle économique. Ce n’est pas gagné. L’abonnement proposé à 8 dollars hâtivement déployé a déjà été retiré, pas vraiment au point pour tenir ses promesses de certifications.
L’autre puissance qui peut contrer les projets d’Elon Musk, c’est la puissance publique et son appareil de régulation
Que ce soit aux États-Unis ou en Europe, ou en Inde, les États ont mis en place des règlements exigeants pour les géants du net, imposant le respect de la vie démocratique et donc une modération des contenus. S’en affranchir expose le contrevenant à des amendes records se chiffrant en milliards de dollars. Pas vraiment la solution. Enfin, l’oiseau bleu doit aussi se soumettre aux règles de Apple ou de Google qui propose le réseau sur leur appstore fait remarquer Yoel Roth, le directeur démissionnaire de la branche sécurité de Twitter qui s’exprime dans le New York Times. C’est pourquoi il se dit convaincu qu’Elon Musk ne pourra pas facilement imposer sa vision.
Elon Musk a réussi des paris industriels avec Tesla ou SpaceX, peut-il échouer avec Twitter ?
Pour sa voiture électrique et sa fusée à usage multiple, Elon Musk avait les coudées franches, il n’était entravé ni par la pub ni par la régulation ni par les distributeurs, puisqu’il a d’ailleurs choisi de s’en passer pour sa voiture électrique. Il arrive ici sur un terrain déjà très balisé et difficile à réinventer de toute pièce. Il dit lui-même que l’entreprise peut faire faillite. Des menaces qu’il faut relativiser. Il a déjà tenu des propos similaires pour SpaceX. En soumettant ensuite des plans précis pour assurer la survie économique du projet. Ce qu’il n’a pas fait chez Twitter jusqu’à maintenant, se contentant de lancer des idées par tweets ou par mails semant le trouble parmi les employés. Mais aujourd’hui personne ne veut croire qu’il laissera disparaitre une entreprise qu’il a payé très, très chère : des dizaines de milliards de dollars, dont une partie de sa poche.
Source : Rfi